Flag/Euro2013 : souvenirs, souvenirs...

Champions d'Europe 2007
Champions d'Europe 2007
le 17/09/2013 à 21:00 par François-Noël Martin

J-5 avant le coup d'envoi de la sixième édition du championnat d'Europe de Flag. Les lecteurs du magazine 4th&goal pourront lire dans le prochain numéro, disponible dans quelques jours, un sujet sur quelques matchs mémorables de l'équipe de France masculine de Flag, racontés par les joueurs. Nous vous proposons aujourd'hui un avant goût de cette séquence nostalgique avec une autre série de récits, toujours rapportés par les principaux acteurs, un peu plus orientés sur les belles épopées européennes et sur la précédente coupe du monde.

Championnat d’Europe 2005 (Helsinki, Finlande), France – Autriche, par Sylvain Guyot

Troisième et dernier match de poule : nous sommes opposés aux champions d'Europe en titre, l'Autriche. Cette rencontre va déterminer qui sera premier ou deuxième de notre groupe. Nous savions que ce match ne serait pas de tout repos. En effet, les Autrichiens bénéficiaient de grands gabarits athlétiques à quasiment tous les postes. Tous les postes? Non et ce fut tant mieux pour nous. Leur attaque était solide et efficace, nous avions vraiment du mal à les stopper. Notre défense avait tout de même réussi à les stopper quelques fois en interceptant le cuir ou en neutralisant leur quatrième tentative. La défense autrichienne était également solide... Mais possédait un point faible sur lequel nous avons appuyé tout au long de cette rencontre. Le Cornerback autrichien numéro 21, bien plus petit que ses partenaires, mais aussi bien moins athlétique, nous a facilité la tâche. Le malheureux a subi la loi des deux receveurs extérieurs français, Pierre Levillain et moi-même. Nous attrapions tous les ballons face à lui, et surtout un grand nombre de "hook" qui nous permettaient de glaner encore pas mal de terrain après la réception. Nous avons profité de cette faiblesse autrichienne pour ne pas se faire décrocher au score. Le Coach autrichien s'obstinait à laisser sur le terrain ce joueur. "Pierrot" et moi continuions notre festival. Les deux équipes inscriront 5 touchdownsTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
chacune. Seulement, nous avions réussi à en transformer 4 sur 5, contre une seule conversion autrichienne grâce à notre défense "goal line". Le score final est de 34 à 31 en notre faveur. Nous venions de battre les champions d'Europe en titre. Peut-être que cette victoire fut l’élément déclencheur de ce qui a suivi pour cette nouvelle équipe de France. Ce qui est sûr, c'est que nous, les joueurs, avions pris connaissance de nos réelles capacités mentales et physiques. Après cette rencontre, nous avions le sentiment d’être imbattables, voir intouchables. La suite nous donnera raison....

Les équipes de France à Helsinki en 2005
Les équipes de France à Helsinki en 2005 (FFFA)

Championnat d’Europe 2005 (Helsinki, Finlande), France – Italie, par Jonathan Bartoli

Mon plus beau souvenir en équipe de France flag est la finale du championnat d'Europe 2005 contre l'Italie. Pour ma première sélection avec les Bleus, j'étais titulaire en défense, au poste de Cornerback droit. Nous étions sur-motivés. Tout le monde voulait le titre et les Italiens comptaient bien contrarier nos projets. Nous sommes entrés dans ce match dès son entame : notre attaque marquait sur chacun de ses drives, pendant que notre défense stoppait toutes les offensives adverses : interceptionsInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
rattrapée par un défenseur (un adversaire).
, deflagages, ils n’avançaient pas d'un pouce. Nous avions une défense Cover 3 mise en place par Yann Soler qui marchait du feu de Dieu. À la mi-temps, l'avance était déjà conséquente. On se voyait déjà gagner le titre que rien ne pouvait nous empêcher de décrocher. La seconde période fut comme la première, avec des Italiens incapables de nous surprendre. Au coup de sifflet final, une énorme émotion nous a tous envahis : nous sommes champions d'Europe ! Nous avions du mal à réaliser au début. Le public nous applaudissait pour le match que nous venions de faire. Tout cela nous procurait une sensation difficilement explicable, il faut le vivre ! Par contre, je ne vous raconterai pas la troisième mi-temps qui, elle aussi, a été mémorable.

Championnat d’Europe 2007 (Sestola, Italie), France – Finlande, par Sylvain Guyot

Sylvain Guyot
Sylvain Guyot (FFFA)
Pour notre second match du championnat, nous retrouvions la Finlande, une équipe qui ne nous avait jamais posé de problème lors des compétitions précédentes. Ce sera encore le cas, grâce aux décisions des coachs Soler pour la défense et Friederich pour l'attaque.

Nos adversaires dans cette poule sont l'Autriche, l'Espagne, la Finlande et la Suède. A priori, et au vu des résultats des différentes compétions précédentes, nous ne devrions pas avoir trop de difficultés contre les Espagnols, les Suédois et les Finlandais. Et pourtant, contre ces derniers, le début de la rencontre ne fut pas comme nos entraineurs l’auraient imaginé. Notre attaque marqua en premier et notre défense stoppa une quatrième tentative du premier drive finlandais : la "Machine bleue" bien huilée semblait fonctionner à merveille… Mais quelque chose se dérègla. Le trop plein de confiance que nous avions se mit à nous jouer des tours. Les passes de notre Quarterback starter Sébastien Meli furent un peu moins précises, tout comme les mains des receveurs qui furent moins efficaces. Nous dropions 3 ballons en 6 actions : s'en était trop pour le coach Friederich qui décida de faire sortir toute l'attaque pour faire rentrer les backups. S'en suivit une remontrance dont il a le secret. Nous, les 5 starters, étions déçus d'avoir fait "de la merde" sur le terrain. Le coach nous fit bien comprendre qu'il était inadmissible que nous nous déconcentrions un tant soit peu, et que nous devions nous ressaisir immédiatement. Pendant ce temps-là, ce fut au tour de la défense de baisser son niveau de jeu. Une faute stupide par-là, un déflagage facile raté ici et une interception complètement manquée qui donna un touchdown facile aux Finlandais.... Là aussi, s'en était trop pour coach Soler. Même problème de concentration, même remède : les 5 starters de la défense furent remplacés par les backups. Nous pouvions mener 14 à 0, et pourtant, le score était de 7 à 7. Nous jouions "trop facile", nous nous étions déconcentrés. En continuant ainsi, nous n’aurions pas gagné ce match. Les entraineurs ont fait ce qu'il y avait de mieux à faire pour nous. Ils nous ont piqués là où ça faisait mal : dans notre amour propre. Nous étions dans l'obligation de prouver que nous ne portions pas le maillot français par hasard. Lionel Friederich nous donna une seconde chance en attaque. Nous la saisissions. Dès lors la "Machine bleue" fonctionnait à nouveau et les touchdowns se suivaient. Il en fut de même pour la défense qui redevint infranchissable.

Le score final est sans appel : 38 à 7 pour les Bleus. Mais sans les deux décisions "extraordinaires" des deux coachs, nous n'aurions peut-être pas remporté cette rencontre et peut-être pas fait le même parcours dans ce championnat d'Europe. Ce ne fut pas notre plus beau match, ce ne fut pas le plus dur, ce ne fut pas le plus simple et pourtant je pense qu'il fut le plus important par son déroulement. Nous conservions ainsi notre invincibilité depuis la prise en main de cette équipe en 2005 par les coachs Friederich et Soler, 15 matchs sans défaite, et serons sacrés champions d’Europe quelques jours plus tard.

Championnat d'Europe 2011 (Thonon-les-Bains, France), France - Suisse, par Guillaume Molinier

Guillaume Molinier avec Gaëtan Parhuitte
Guillaume Molinier avec Gaëtan Parhuitte (Pierre Levillain)
Le quart de finale de ce championnat d'Europe, que nous disputions chez nous, en France, est l'un des plus mémorables que j'ai pu jouer en Equipe de France. Après être sortis des poules à la deuxième position derrière l'Autriche, nous devions jouer le lendemain ce premier match à élimination directe face à la Suisse. Ce dimanche 18 septembre, une pluie diluvienne est tombée sur Thonon-les-Bains. Dans ces conditions de jeux, nous savions que ce match allait se jouer sur le mental et sur l'envie de gagner. Alors qu'en attaque, nous avions du mal à dérouler notre jeu sous ces conditions climatiques, nous étions en défense 5 "Chiens" à plonger sur chaque ballon, sur chaque flag. La première mi-temps se terminait sur le score de 6-0 en notre faveur (touchdown de Gaetan Parhuitte). En seconde période, notre agressivité défensive fut la même : pour preuve, je me suis fait une grosse entorse du pouce sur un contact avec notre capitaine Patrick Dufoyer en déflaguant un adversaire. Grâce à deux nouveaux essais inscrits par Gaëtan Parhuitte et moi même, nous gagnons ce match 18 à 0. Malheureusement, nous perdons en demi-finale contre le Danemark, le futur champion et nous terminons la compétition à la troisième place en remportant la petite finale face à l'Allemagne.

Championnat du monde 2012 (Göteborg, Suède), France - Mexique et France – Israël, par Gaëtan Parhuitte

Gaëtan Parhuitte
Gaëtan Parhuitte (IFAF)
C’est avec l’envie de jouer les premiers rôles et le titre de ce championnat du monde 2012 que nous nous sommes rendus en Suède. Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme nous l’espérions. Après une première défaite contre les Etats-Unis, puis contre le Canada, nous avions tout de même encore la possibilité de nous qualifier pour le dernier carré du tournoi. Malheureusement, de nouveaux échecs face au Mexique et à l’Israël ont mis fin à nos espoirs et nous ont relégués à la cinquième place de notre poule. Ces deux derniers revers m’ont laissé un goût amer, car nous menions à chaque fois de 14 points en cours de partie, avec des entames parfaites de la part de notre attaque et des interceptions ou stops défensifs de notre arrière-garde. Mais nous ne sommes pas parvenus à conserver cet avantage et avons perdu ces deux rencontres d’un petit point… Cette compétition m’a appris une chose : se battre jusqu’au dernier souffle et jusqu’à la dernière seconde ! Mon but est de montrer à tout le monde que je dois assumer ces fins de match. Je suis aujourd'hui un autre homme grâce à cet échec et jamais je ne laisserai mon équipe et mes frères perdre... Un nouveau groupe est né après cette débâcle, que nous allons à présent appeler le gang de requins. Et nous serons prêts pour le prochain rendez-vous, le championnat d’Europe à la fin du mois de septembre. Göteborg, c’était juste un accident et je me casserai tous les membres pour mon groupe.

... chargement de la zone de commentaire ...

 Je ne vois pas de différence entre ce qu'il fait et ce qu'il est. C'est une façon artistique de jouer en ligne offensive. Il fait paraître la tâche facile.  – DeDe Muñoz à propos de son mari Anthony

En VO :  I don't see any contrast between what he does and the way he is. It's an artistic way of playing the offensive line. He makes it look easy. 

Citation réelle proposée par Libs91 pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !