Flag/Euro2013 : les Autrichiennes pour la passe de troisInterview de Marie Michelitsch

le 12/09/2013 à 18:47 par François-Noël Martin

J-10 avant le coup d'envoi de la sixième édition du championnat d'Europe de Flag. Poursuivons aujourd'hui notre série d'interviews avec Marie Michelitsch, internationale autrichienne et double-tenante du titre européen. (English version of the interview)

Bonjour Marie ! Pour commencer, pourrais-tu te présenter ?

J’ai 21 ans et je joue au poste de Receveur au Flag avec les Amazing Austrian Amazones, qui est en fait l’équipe nationale féminine d’Autriche et qui participe ainsi au championnat national. Je l’ai rejoint en 2007 à l’occasion de la première édition du Big Bowl, un grand tournoi international qui a lieu chaque année à Walldorf, en Allemagne. Je n’avais que 15 ans à l’époque, je n’ai donc pas pu participer au championnat d’Europe. J’ai cependant ramené, avec l’équipe U15, une médaille de bronze du championnat du monde junior qui se tenait aux Pays-Bas. J’ai ensuite participé aux championnats d’Europe 2009 et 2011 avec l’équipe sénior autrichienne, que nous avons remporté à chaque fois. Je joue également au Football Américain, au poste de Runningback, avec les Raiffeisen Vikings.

Pourrais-tu nous expliquer comment se déroule le championnat de Flag autrichien ?

En Autriche, nous pratiquons le Flag Football dans sa version à 5 contre 5, tel qu’il est joué lors des championnats internationaux organisés par l’EFAF et l’IFAF. Nous avons trois ligues : la FLA (Flag Liga Austria) composée de 8 équipes, la FLA2 avec 7 équipes et la FLS qui doit réunir une dizaine d’équipes. Les Amazing Austrian Amazones évoluent depuis quatre ans maintenant en FLA2. Toutes les équipes de ces ligues sont mixtes.

Est-ce que le Flag Football est une discipline reconnue en Autriche ?

Malheureusement, non : peu de gens connaissent le Football Américain et encore moins ont déjà entendu parler du Flag Football. Mais je pense que cette discipline est en train de bien se développer : lorsque j’ai commencé à la pratiquer, il n’y avait qu’une seule ligue, la FLA, avec 7 équipes !

Revenons au précédent championnat du monde, qui se déroulait au mois d’aout 2012 en Suède : Vous étiez opposées aux Françaises lors du match pour la troisième place du tournoi. Et alors que vous sembliez avoir pris l’ascendant en première mi-temps, vous vous inclinez. Que s’est-il passé ?

Je pense que nous étions restées sur le précédent match, notre défaite en demi-finale contre les Etats-Unis. Nous n’avons pas réussi à effacer ce revers de nos esprits au moment de jouer ce dernier match.

Quel bilan tires-tu de cette compétition ?

C’était une très bonne expérience pour nous toutes, puisque pour la première fois en trois ou quatre dernières années, nous ne sommes pas parvenues à atteindre notre objectif. Il est très important d’apprendre de ses erreurs, d’aborder les rencontres les unes après les autres et surtout de passer à autre chose après ce genre de défaite.

Suite à cette compétition, tu as été sélectionnée dans la première équipe offensive « all stars » du tournoi. Est-ce qu’il s’agissait là de ta première récompense individuelle ?

Cette sélection était ma première récompense individuelle dans un championnat de Flag. En 2010, j’ai aussi été retenue dans l’équipe offensive « all stars » du championnat d’Autriche de Football Américain, en tant que Runningback. J’ai également été sélectionnée par l’IFAF comme joueuse du mois. J’étais très heureuse de cette récompense en Suède, tout en étant très déçue par nos défaites lors des deux derniers matchs du tournoi.

Est-ce qu’il y a eu des joueuses qui t’ont impressionné lors de ce championnat ?

Au Flag, j’ai du mal à me souvenir des autres joueuses. Je suis constamment concentrée sur mon jeu et celui de mon équipe, et je ne prête pas attention à mes adversaires. Par contre, c’est différent au Football Américain : du fait des contacts physiques, mais aussi du respect et de la peur de certaines joueuses défensives, on prête forcément plus d’attention à ses adversaires. Les seules joueuses de Flag dont je me souvienne sont donc celles que je croise également sur les terrains de Football Américain.

Comment l’équipe autrichienne se prépare-t-elle à ce championnat d’Europe ?

Nous avons un entrainement par semaine, et nous jouons plusieurs matchs contre des équipes masculines. Nous avons déjà eu deux camps d’entrainement.

Marie Michelitsch, version Football Américain (Paul Feuersänger)

Quel sera votre principal objectif en Italie ?

Gagner le championnat d’Europe pour la troisième fois d’affilé et ramener une nouvelle fois le prix du fair play. Et bien entendu, nous espérons bien prendre beaucoup de plaisir là-bas !

Vous retrouverez l’équipe de France. Est-ce là une bonne occasion de prendre votre revanche ?

Bien sûr, ce match sera une sorte de revanche pour nous. Nous voulons être le plus performant possible, pas comme en Suède où nous n’avions pas été bonnes du tout.

Vous êtes les tenants du titre. A ton avis, qui seront les principaux favoris à votre succession ?

Ça ne sera pas aussi facile pour nous qu’en 2011. Mais si nous ne faisons pas trop d’erreurs, personne ne devrait pouvoir nous arrêter ! Je pense que nos principaux rivaux seront la France, l’Allemagne et le Danemark.

Pour terminer, quel est ton plus beau souvenir de Flag ?

Je pense que ça serait notre victoire finale lors du championnat d’Europe à Belfast, en 2009. Personne ne nous voyait remporter ce titre, et lors de la phase de poule, nous avions perdu contre la Finlande et la France. En demi-finale contre la France, il devait nous rester 30 secondes, peut-être moins, pour inscrire le touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir) qui nous donnerait la victoire : Je ne sais plus comment, mais nous avons finalement réussi à marquer et à nous qualifier pour la finale contre la Finlande. Et là, à la mi-temps, nous étions menées de 20 points et il était assez dur de ne pas abandonner. Finalement, nous avons réussi à renverser le match et à l’emporter. Je me souviens avoir appelé ma mère entre ces deux derniers matchs pour lui dire que j’allais jouer la finale. Elle a d’abord cru que je plaisantais. Mais lorsque que je l’ai rappelé un peu plus tard pour lui dire que nous étions championnes, elle a paniqué ! à notre retour en Autriche, beaucoup de nos parents nous ont accueillies avec des affiches et du champagne pour faire la fête avec nous. Je crois que je n’oublierais jamais ce moment.

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