Anthony Dable des Centaures :« je veux me mesurer à ce qui se fait de mieux »

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le 10/06/2011 à 23:59 par Thomas Depaepe

« Personnellement, cela fait deux ans que j’allais voir le casque de Diamant du coté de Saint-Gratien, et à l’issue de la finale de l’an dernier, un arbitre fédéral avait dit à mon frère : « ce sera peut être vous l’an prochain ». C’est fou d’y être cette saison, c’est la cerise sur le gâteau ». Cette anecdote (cette prémonition) c’est Anthony Dable, le receveur des Centaures, qui nous en a fait part lors d’un entretien que nous avons fait ensemble de manière a retracer le parcours de ce joueur qui a contribué, par ses réceptions aériennes et sa régularité à catcher le cuir, à la surprise grenobloise.

 

Footballamericain.com : Merci de nous consacrer quelques minutes ; pour commencer, il faut partir par le début, c'est-à-dire ta découverte du foot-us. Peux-tu nous en parler ?

Anthony Dable : C’était un été avec mon cousin et mon frère ; on jouait souvent à la Nintendo 64 et on avait été échangé des jeux dans une boutique spécialisée. On savait pas trop quoi prendre et mon cousin nous a dit de prendre « NFL QuarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
98» qui était un bon jeu, notre premiére réaction a été de lui répondre qu’on avait intérêt à aimer car si ce jeu n’était pas bon, on le défoncerait. Mais on a énormément accroché au jeu et on a appris ce sport, ces règles, les actions… avec le jeu. Ensuite, c’est par un ami avec qui discutait sur MSN et qui avait Deuce McAllister en avatar que je suis en entré en contact avec les Centaures car lui jouait au foot-us et m’a invité à le rejoindre.

Au début, je voulais jouer coureur… mais je suis devenu receveur. En vrai, je voulais jouer en ligne offensive car c’est le travail le plus important à mes yeux ; c’est de là que tout part et c’est un poste ou il y a du combat durant tout le match. En receveur, tu n’es pas sans cesse au contact de l’adversaire, alors qu’en ligne tu fais tout le match dans le duel et j’aime bien ce coté physique.

 

FA.com : A l’époque quelles étaient, ou sont encore tes idoles ?

A.D. : En NFL, j’aime beaucoup des joueurs comme Terrell Owens ou Larry Fitzgerald. Fitzgerald surtout pour son coté aérien, sa manière d’aller chercher le cuir très haut, de prendre le ballon alors qu’il est en double cover. C’est pour lui rendre hommage que je porte le numéro 11. J’ai été aussi très impressionné par Aaron Rodgers quand il a pris la place à Favre il y a quelques saisons ; cela se voyait tout de suite qu’il avait quelque chose de spécial et un niveau rare en NFL. A l’époque j’ai dit à mon frère qu’ils allaient gagner le Superbowl dans les 5 ans avec lui et c’est ce qu’ils ont fait.

Anthony Dable
Anthony Dable "acrobatique" (Thomas Savoja)

FA.com : Les Centaures sont le club dans lequel tu as débuté, qu’est ce qui fait leur force ?

A.D. : C’est le club de ma vie. C’est un lieu de convivialité, avec une très bonne ambiance où l’intégration des jeunes par les plus anciens se fait naturellement. Et puis, le fait de jouer au foot-us et chez les Centaures, m’a permis de rencontrer des personnes que je n’aurais jamais croisé sinon ; cela ouvre des perspectives et l’esprit, cela élargi notre cercle de connaissances, nous relations. En effet, tu as des gens qui ont des métiers très différents, qui ont des parcours divers… et on se voit tous en dehors, on s’entraide. On est une famille.

 

FA.com : La famille justement, qu’est ce que cela te fait que ton frère (Jordan Dablé des Centaures) soit l’un des meilleurs sackeur du championnat ?

A.D. : Cela me fait hyper plaisir. Je suis son premier supporter et je crie quand il fait des gros jeux. Avant le foot-us il faisait du rugby et il m’a rejoint chez les Centaures. Il a bien accroché et maintenant il est un joueur indispensable de l’équipe… Jordan pourrait jouer quarterback car il lance très bien ; c’est lui qui me lançait le cuir quand on allait au parc s’entrainer. Il est très bon, très précis dans ses lancés. Moi l’année prochaine, je veux jouer en défense.

 

FA.com : En défense ; pourquoi cela, pour rendre les coups que tu prends ?

A.D. : Oui, enfin, j’ai envie de vivre ma passion autrement. Cette saison j’ai aimé être aligné sur équipe spéciale. Alors jouer en cornerback pour jouer le match en entier c’est un challenge physique qui m’intéresse. Receveur c’est mon poste de prédilection et ca le restera, mais j’ai vraiment envie de jouer cornerback.

 

FA.com : il y a quelques saisons, tu as failli aller du coté de Louisiana Tech (NCAA) ; cela ne c’est pas fait, est-ce un regret ?

A.D. : C’était une expérience de faire les tests, de relever le défi et d’y être arrivé. Après cela ne c’est pas fait, mais j’ai fait tout ce que j’ai pu pour m’ouvrir la porte. J’ai toujours voulu voir jusqu'à quel niveau je peux jouer ; je veux me mesurer à ce qui se fait de mieux. Lorsque l’on est arrivé en Elite et que j’ai réussi à scorer, j’ai su que ce niveau je pouvais le relever ; jouer avec l’équipe de France, c’est une chance que je veux tenter à fond pour voir si cela aussi je peux le faire… et la NCAA c’était aussi une chance de m’étalonner sur les meilleurs. Ce que je regrette aussi, c’est que j’aurais appris plus vite là-bas, mais cela ne c’est pas fait.

Après je suis toujours en contact avec Laval et je pourrais y aller pour tenter l’expérience. Cela fait 2 ans que j’aurais pu y aller, mais c’est compliqué. J’en ai parlé avec Sébastien Sejean qui avait tenté l’aventure canadienne il y a quelques saisons et il m’a encouragé à pousser la porte.

 

FA.com : Cela veut dire que tu envisage d’aller au Canada la saison prochaine ?

A.D. : Cela va dépendre. J’aimerai reprendre l’école d’Architecture. Je suis à une période critique car cela fait 3 ans que j’attends de partir à Laval et que la décision reste en suspens. J’ai envie de l’architecture donc si je suis pris cela sera ma priorité… mais c’est le moment de choisir et de voir si je tente ou pas l’expérience canadienne. Donc je ne sais pas trop encore.

 

FA.com : Parlons un peu de cette saison Elite, vous avez à Grenoble un duo de canadien (Sinotte et Lucka) issue de l’université McGill au Quebec… que peux-tu me dire d’eux ?

A.D. : Ils nous ont amené quelque chose de particulier : l’envie de gagner. En arrivant, alors qu’on se disait qu’on allait essayer de battre 2 fois les Dauphins et ainsi éviter la relégation, eux ils étaient sur qu’on allait gagner des matchs. Ils nous ont dit « Il n’y a pas de raisons, on peut gagner les matchs si on le veut vraiment ». Ils nous ont expliqué que la réussite en l’Elite cela passait par le fait de faire de moins en moins d’erreur par rapport à la D2, mais que cela restait des hommes en face et que donc on pouvait les battre, les bousculer. Ils étaient a peine arrivée et pour eux c’était évident on pouvait gagner et aller au titre ; c’était les seuls à y croire au début mais petit à petit ils nous ont fait réaliser notre potentiel.

La satisfaction à l'issue du match contre les Cougars
La satisfaction à l'issue du match contre les Cougars (Thomas Savoja)

FA.com : Pour vous, quel a été le déclic dans la saison ?

A.D. : Cela a été le match contre les Cougars. Le match nul 41 à 41, cela leur a mis un coup au moral, alors que pour nous c’était la révélation : on pouvait réussir a accrocher une équipe du nord qui était très forte. On pouvait gagner et on l’a compris. Pour nous c’était une victoire ce résultat, alors que pour eux c’était une défaite. En plus on était nettement dominé à la mi-temps, mais on est revenu. On avait déjà commencé assez mal le match précédent contre les Argos, et on c’est reveillé trop tard… sauf que là on a accroché le nul. C’était un tournant dans notre saison, car on c’est rendu compte qu’on n’avait pas a avoir peur, a être fébrile en début de match ; on pouvait gagner si on était solide du début à la fin.

 

FA.com : La saison c’est soldée par votre qualification en demi-finale Elite, et le week-end dernier, vous avez battus les Argonautes ce qui vous ouvre les portes de la finale…

A.D. : En effet. Etant un promu de l’Elite, on avait une drole d’impression ; on est sans experience et on voit les maillots floqué Aix-en-Provence qui est un des clubs qui a connu le plus de succés historiquement. Voir cette grosse équipe venir sur notre terrain cela fait bizarre… mais on était confiant sur nos capacités et à on a démarré dés le début. On menait 22-8 à la mi-temps et en rentrant des vestiaires, on aggrave le score pour mettre fin au match.

FA.com : Tu as marqué 2 TD lors de ce match, quel effet cela fait ?

A.D. : Oui, je fais le premier et le dernier TD. Contre les Argos j’ai fais a chaque fois le doublé et je suis très fier de cela.

 

FA.com : Maintenant c’est la finale face au Flash…

A.D. : On y va sans pression, mais on veut gagner ça c’est certain. On s’attendait pas à être là, les seuls qui y croyaient c’étaient les canadien… mais on est là et c’est logique car on fait second et le Flash premier de la saison. Maintenant on va à Paris pour bousculer la logique et ne plus être le second, mais le premier. Chaque match, chaque drive, chaque action, on va la jouer à fond et il peut y avoir des Flash. On respecte le Flash pour sa saison et pour leur passé, mais on y va pour gagner.

 

FA.com : Après la finale, c’est le stage de l’équipe de France. Je suppose que tu es heureux d’être appelé ?

A.D. : Le départ de Marc-Angelo Soumah a fait de la place au poste de receveur. Je vais aller au stage avec l’objectif de tout faire pour rester dans le groupe. Je n’ai pas été retenu la dernière fois et j’ai été très triste d’être coupé ; cette fois ci, je veux comprendre pourquoi je n’ai pas été sélectionné et faire ce qu’il faut pour corriger cela et prouver que j’ai ma place en Equipe de France et en Coupe du Monde.

 

FA.com : La Coupe du Monde, c'est déjà dans tes pensées ?

A.D. : Non pas encore. Il faut visualiser d’un coté, mais resté concentré sur le présent et faire chaque chose en son temps. D’abord mon objectif c’est de rester dans l’équipe France ; la Coupe du Monde c’est l’étape d’après si tout se passe bien.

FA.com : Merci pour tes réponses.



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 Il était si dur de travailler pour Lombardi que gagner les matchs était facile.  – Willie Davis, Packers lineman

En VO :  Vince Lombardi was so tough to work for that winning was the easy way out. 

Citation décalée proposée par micky pour 10 Bzh. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !