McCarthy et le jeu au sol : il y a un problème

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le 14/10/2010 à 20:07 par François Martinez

Encore une fois les Packers ont dominé. Encore une fois ils se sont entêtés à lancer le cuir. Et au bout la défaite fait une drôle d’impression aux fans de la franchise du Wisconsin.

Aaron Rodgers a décidé de porter à lui seul le poids de l’attaque de son équipe. C’était prévu déjà dès le début de saison, mais la blessure qui a mis un terme à la campagne 2010 de Ryan Grant n’a fait qu’accentué cette tendance.

Il manque clairement aux Packers un running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
digne de ce nom. Or la semaine dernière, Marshawn Lynch était disponible en échange d’une paire de tour de draft. Mais la politique des dirigeants de la franchise ne correspond pas à ce genre de transfert. Le manager général Ted Thompson n’a pas l’habitude de céder des tours de draft élevés en échange d’un joueur. Même pour un running back de 24 ans dont son équipe aurai cruellement besoin.

 

Déjà contre les Lions de Detroit, on a pu constater le manque laissé par ce jeu au sol inexistant ou inconsistant dans le meilleur des cas. La défense de la franchise du Michigan a pu faire des ajustements qui ont faillit être décisif après un début de match au cours duquel elle a subit les foudres de Rodgers. 

Plus largement, depuis la blessure de Grant, il arrive parfois que le quart arrière des Packers soit lui-même le plus grand danger de son équipe à la course. Avant le duel face à Washington, Brandon Jackson avait parcouru 137 yards en 45 courses (3 yards de moyenne) et John Kuhn avait couru pour 103 yards en 25 portés de balles (4,1 yards de moyenne).  Sans un jeu au sol convenable, Green Bay pourrait se retrouver en difficulté plus tard dans la saison lorsqu’il faudra jouer dans des conditions climatiques difficiles.

 

Et même lorsque les running backs sont performants, McCarthy continue dans sa philosophie à faire lancer Rodgers. Du coup, ceci met son attaque en grande difficulté. D’abord parce qu’elle devient uni dimensionnelle. Contre les Redskins, Green Bay n’a scoré que 13 points alors qu’avec 427 yards générés offensivement, les Packers auraient pu en mettre le double.

Lors de cette rencontre, Jim Haslett (coordinateur défensif des Peaux Rouges) avait choisi de mettre l’accent sur la défense contre les receveurs talentueux de Green Bay. C’est pourquoi, Jackson et Kuhn ont pu engrangé des moyennes de 11,5 et 7,5 yards respectivement. Alors pourquoi ne pas s’en remettre à ce jeu au sol lorsqu’il fonctionne ? Les critiques de Rodgers, la semaine dernière, à l’encontre du plan de jeu de son équipe auraient-elles dictées le schéma de McCarthy dimanche dernier ?

 

Cette obstination à se passer de ses coureurs a atteint son apogée lorsqu’en quatrième quart temps, sur une troisième tentative et 1 yards à parcourir, Rodgers a une nouvelle fois lancer le cuir. Résultat : passe incomplète, puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
à venir et chrono stoppé. Pourtant avec un joueur très puissant comme John Kuhn, le choix paraissait s’imposer de lui-même dans cette situation. Et les Packers avaient d’ailleurs déjà été avertis.

La semaine dernière, ils ont pu se rendre compte de l’importance de faire défiler l’horloge face aux Lions. Alors que l’équipe avait perdu le momentum de la rencontre, il a fallu tout le talent de la ligne offensive et toute la puissance de Kuhn, un ancien fullback, pour gagner les yards nécessaires et laisser écouler les 6 minutes 30 secondes restantes dans la partie. Inexplicablement, malgré une avance de 10 points contre les Redskins à l’entame du dernier acte, Rodgers n’a confié le ballon à ses coureurs qu’à deux reprises (dont une qui a conduit à une pénalité). Les Packers ont ainsi laissé la chance à Donovan McNabb et son attaque de revenir au score.

 

Une autre conséquence de la philosophie offensive de McCarthy, pourrait valoir très cher à Green Bay. En multipliant les passes, Rodgers s’expose encore plus à des chocs face aux défenseurs adverses. Nous sommes dans une période où les quarterbacks n’ont probablement jamais été autant frappés, parce que la NFL est devenu un show de QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
. La commotion dont a été victime Rodgers la semaine dernière devrait permettre à McCarthy d’ouvrir les yeux.

Faire confiance à ses running backs et sa ligne offensive seront des paramètres décisifs si les Packers veulent atteindre le Super Bowl. Pour le moment, la franchise du Wisconsin est passée du statut de favori à celui de prétendant.

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 Football n'est pas un sport de contact, c'est un sport de collision. La danse est un sport de contact.  – Vince Lombardi et Duffy Daugherty

En VO :  Football isn't a contact sport, it's a collision sport. Dancing is a contact sport. 

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