Bill Polian : scout toujours!

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le 14/11/2009 à 00:13 par Thomas Depaepe
Mise à jour du 20/10/2010 à 21:03
Dans ce premier des 5 articles consacrés aux meilleurs Général Manager de la NFL (en toute subjectivité), « footballamericain.com » vous présente aujourd’hui Bill Polian des Colts.

Ses débuts

Polian a commencé sa carrière de Général Manager NFL à l’issue d’un coup du destin : alors qu’il était DRH des Bills depuis une petite année, le GM de Buffalo a une crise cardiaque en décembre 1985 en plein milieu de la re-négociation du contrat de Drew Bledsoe ; en tant que DRH, Bill Polian est missionné pour re-signer Bledsoe avant la fin de la saison. La négociation avec Bledsoe échoue mais Polian a fait suffisamment ses preuves pour être nommé GM en 1985. En 1986, il a enfin les moyens de créer son effectif : il fait de Jim Kelly son premier choix de draft et embauche Hank Bullough comme entraîneur en chef. Les années suivante il poursuit sa démarche à la draft et batti une équipe parvient 4 fois au Superbowl. Mais a chaque fois, l’équipe perd le match décisif ce qui mène à son limogeage par un propriétaire (Ralph Wilson) exaspéré.
Polian tente alors l’aventure des Panthers pour leur saison inaugurale. Dés leur deuxiéme année d’existence, il emmène l’équipe en finale de conférence; alors qu’on pense que les Panthers vont être son nouveau « joujou », Polian rejoint les Colts qui lui proposent une liberté énorme et le titre de Président des Colts en plus de celui de GM.

Polian modéle les Colts

Comme chez les Bills, Polian arrive chez des Colts en bas de tableau puisqu’ils sortent d’une saison 97 à seulement 3 victoires. Le lendemain de sa nomination Polian s’attire les foudres des fans en refusant de re-signer le quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
Jim Harbaugh qui avait mené l’équipe à la finale AFC deux années plus tôt. Mais Polian a une autre idée en tête : signer un quarterback avec le premier choix de draft des Colts. Il a le choix entre deux joueurs : Peyton Manning et Ryan Leaf ; Manning a fini second au Heismann trophy, Leaf troisième. Les analystes penchent plutôt pour une sélection de Leaf et Polian ne dément jamais : « J’ai grandi à une autre époque : durant la guerre, on nous apprenais que les gens qui parlent trop coulent les navires alliés. J’ai donc appris a être silencieux à propos de mes décision. Je cherche a ne jamais rien dire. ». Mais tout le monde sait que les Colts ont choisi Manning et que Leaf ratera sa carrière NFL. Ce choix, chanceux ou malin, sera la première marche de la montée en puissance des Colts.
L’arrivée de Manning permet à l’équipe de s’améliorer mais cela ne suffit pas a gagner plus de 3 matchs sur l’année. En fin de saison, Polian est alors confronté à sa seconde grande décision : garder ou non Marshall Faulk qui arrive en fin de contrat ? Faulk, qui est gourmant en dollar, et mis de coté et les Colts se tournent vers la draft pour trouver son successeur : Cleveland choisi en premier Tim Couch (ouch !), les Eagles Donovan McNabb, les Bengals Akili Smith (ouch !) et les Colts… Edgerrin James alors que le meilleur coureur universitaire Ricky Williams est toujours disponible. Si Williams est un bon coureur, James va s’avérer immédiatement décisif pour les Colts et surtout plus durable. Comme avec Manning, Polian a choisi un joueur qui va s’avérer durable et fiable, après avoir relâché un vétéran coûteux. En 2000, il termine de peaufiner son attaque en signant au premier tour Reggie Wayne alors que tout le monde cri au doublon avec Harrison.

Après 2001, on rentre dans la deuxième phase de la période Polian : l’amélioration de la défense car si l’attaque a rebondi en 1999 avec 13 victoires, elle montre ses limites en 2000 avec seulement 10 victoires et une défaite en Wildcard. Pour dépasser les limites défensives de l’équipe, Tony Dungy est nommé coach et Dwight Freeney est choisi à la draft alors que plusieurs analystes le pensent rapide mais trop petit pour jouer défensive end. L’année suivante, deux solides défenseurs Robert Mathis et Cato June (que Dungy passe de SafetySafety
Signifie deux choses différentes :
1- c'est le plaquage du porteur du ballon dans sa propre zone d'en-but. Cela rapporte 2 points à l'équipe qui l'effectue et elle récupère la possession du ballon. L'équipe victime du safety va alors dégager depuis ses 20 yards au moyen d'un botté façon puntPunt
action utilisée en 4ème tentative et x yards à parcourir. Plutôt que de tenter les x yards, l'attaque choisit de botter le plus loin possible pour faire reculer son adversaire.
.
2- c'est un poste en défense. Le safety est en quelque sorte le dernier rempart. Il tient en quelque sorte le rôle d'un libéro en football européen.
à LinebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
) sont pris à la draft avant que l’équilibre défensif ne soit enfin trouvé avec la selection de Bob Sanders au second tour en 2004.
Les Colts sont enfin une équipe équilibrée (même si l’attaque est plus impressionnante que la défense) et Polian a justifié son titre de meilleur « scout » de la NFL avec tous ces choix réussis dans les premiers tours ; le Superbowl viendra l’année suivante confirmer sa stratégie de tout miser sur la draft et de libérer les joueurs qui s’avèrent remplaçable lors de la draft.

Au niveau des critiques, on a souvent dit le bilan de Polian est maigre du coté des joueurs au chômage ; en effet, seul Jeff Saturday et Dominic Rhodes ont été trouvés en dehors de la draft ou Nick Harper dans la ligue canadienne. Coté transfert, la aussi Polian a partiellement déçu ; s’il a recruté Adam Vinatieri qui a contribué largement à aller au Superbowl, son transfert le plus coûteux Corey Simon a été un échec flagrant.

Le bilan sportif

Après avoir vu le bilan humain de Polian qui est sacrément impressionant au regard des hommes qu'il a su choisir sur le terrain et sur le banc, voici le bilan sportif :

98 : 3v -13d
99 : 13v – 3d (défaite en playoff contre les Titans)
00 : 10v-6d (défaite en Widcard contre les Dolphins)
01 : 6v-10d
02 : 10v-6d (défaite en wildcard contre les Jets)
03 : 12v-4d (défaite en finale de conférence contre les Patriots)
04 : 12v-4d (défaite en playoff contre les Patriots)
05 : 14v-2d (défaite en playoff contre les Steelers)
06 : 12v-4d (Champions NFL)
07 : 13v-3d (défaite en playoff contre les Chargers)
08 : 12v-4d (défaite en playoff contre les Chargers)


Ce bilan peut être vu de deux manières : constellé de playoffs perdus (contre leurs deux « cryptonites » : les Pats et les Bolts) ou celui de 9 saisons en playoff sur 11 disputées avec un Superbowl gagné. Mais contrairement à celui de Polian chez les Bills, il y a au moins un titre et c’est ce que les fans des Colts attendaient.

L’amélioration des performances des Colts de l’ére Polian par rapport à l’ére précédente est flagrante et la masse salariale toujours contenue : le bilan de Polian est donc largement positif humainement, un peu décevant sportivement (mais avec quand même un titre). L'aprés Dungy a été géré en douceur par Polian avec l'arrivée de Jim Caldwell et cette saison, les Colts semblent bien parti pour aller loin (mais gagner en playoff c'est une histoire que Polian et les siens ont du mal a écrire).
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 Les Stéroïds sont faits pour des gars qui veulent tricher.  – Lawrence Taylor

En VO :  Steroids are for guys who want to cheat opponents. 

Citation réelle proposée par Guillaume. Suggérer une citation réelle ou fictive pour 10 Bzh !