Le tour de France des clubs Elite : Les Spartiates

Cette semaine, nous avons souhaité présenter le champion en titre : les Spartiates d’Amiens. C’est Pierre Trochet (Manager du club) qui nous parle avec passion son histoire, de son début de saison et des objectifs que l’équipe c’est fixé cette année.
Footballamericain.com : Pour commencer, pouvez-vous nous parler de l’histoire du club des Spartiates ?
Pierre Trochet : Le club a été crée en 1987 par des fans de hockey sur glace; il faut savoir que le hockey sur glace et plus particulièrement les gothiques d’Amiens sont très populaires ici et depuis les années 80-90, le club tiens toujours place haute en première division. Donc en 1987, 3 jeunes Amiénois (Marc Gambetti, Xavier Thuilot et Olivier Moret) ont souhaités participer à un autre sport et ils ont mis en place le club avec trois fois rien comme moyens. En 1997, le club monte en Elite après avoir remporté le casque d’argent, et la décision est prise de miser sur les jeunes pour pérenniser le club et accrocher le titre Elite.
2004 est un moment clé pour le club avec le titre Elite, les premiers joueurs internationaux et le départ de certains joueurs, comme Nicolas Prevost, en NFL Europe, ou Sébastien Sejean à Laval (Quebec). L’année suivante, le club dispute sa première coupe d’Europe mais perd contre les Lions de Bergame.
Et puis évidement, en 2010 le club réalise le doublé titre Elite et titre Junior, et gagne aussi le titre en Flag plus de 16 ans.
P.T. : indiscutablement le pole France est une chance pour l’équipe et plus spécifiquement pour nos jeunes ; mais c’est aussi une grande chance pour nos entraineurs qui peuvent apprendre au contact du pole Espoir de l’Equipe de France. L’avantage pour nos juniors c’est qu’ils peuvent rencontrer et jouer contre des jeunes issus de toute la France : c’est une possibilité unique de développement personnel et sportif. Mais attention, si le pole est à Amiens c’est aussi parce que le club et la ville et les collectivités ont investi beaucoup de moyens, humain et financier dans le projet.
FA.com : les jeunes justement, Amiens mise beaucoup dessus et les aligne régulièrement à coté d’internationaux confirmés; est-ce un choix ?
P.T. : L’an dernier 12 Spartiates ont participés à l’épopée française en Championnat d’Europe des Nations et sont revenus avec l’argent de la compétition, mais c’est vrai qu’il y a aussi dans le club une génération junior qui a été cherché le bronze à Séville lors du championnat d’E Europe de 2008 ainsi que la participation à la Coupe du Monde de Canton, USA en 2009. Le club tire clairement sa force de ces 2 générations de joueurs. Il faut leur laisser le temps de jeux nécessaire pour se développer.
FA.com : Bien que misant sur les juniors, cet été les Spartiates ont été assez actifs du coté des transferts, pouvez-vous nous parler de cette intersaison du coté d’Amiens ?
P.T. : Au registre des arrivées plusieurs joueurs ont rejoint l’équipe. Il faut évidement parler d’Anthony Couvin qui est venu chez nous pour des raisons sportives puisqu’il souhaitait continuer à jouer à haut niveau et disputer la coupe d’Europe ; son transfert a été facilité par Perez Mattison qui lui a lancé le cuir durant de nombreuses années du coté d’Elancourt. Dans un autre registre il y a eu l’épisode Tori Cooper qui est un ancien coureur des Black Panthers et qui devait poser ses valises chez nous ; c’était fait pour nous et lorsque la veille de son arrivée Perez Mattison l’appelle pour savoir s’il avait fait ses valises on apprend qu’il va se poser un peu plus loin puisqu’il rejoint Berlin. Derrière on a Darnell Autry qui décide de venir chez nous après avoir contacté la fédération française qui lui a présenté chaque club ; l’histoire Autry est un peu complexe, car il souhaite venir chez nous dans le cadre d’un reality show intitulé « 24 again » qui raconterait son histoire : celle d’un joueur qui a arrêté sa carrière il y a 10 ans après avoir fini 4éme au Heisman 1996, gagné le Rose Bowl avec Northwestern, et joué aux Bears et aux Eagles… et qui arrive en France pour remettre le casque. Malheureusement il n’a pas trouvé l’argent pour produire son show et donc le transfert est tombé à l’eau car les Spartiates n’avaient pas envie de payer pour faire de la production télé.
On avait donc 2 transferts qui venaient d’échouer, lorsque Perez Mattison nous a proposé Taber Lemarr qui était disponible et tenté par l’aventure. Perez le connaissais car Lemarr joue depuis pas mal de temps en Europe, et même si c’est un receveur qui sort du format receveur grand, physique et qui sort du ghetto, Lemarr est un bon joueur tout en finesse, qui a de très bonnes mains et qui est très explosif.
Il y a aussi Michael Altero qui arrive des Salamandres du Havre pour renforcer la ligne défensive, Sven Bourguidel qui arrive lui des Leopards, Manuel Koua qui vient du Flash B… et évidement Sébastien Sejean qui est revenu chez nous après son passage en NFL. Sébastien est revenu chez nous alors qu’il aurait pu jouer en Arena Football car pour lui c’était un projet de vie de revenir à Amiens ; il souhaitait passer des diplômes d’états et accumuler du temps de jeu avant la coupe du Monde. C’est donc un projet sportif et d’étude que l’on a accompagné et on a fait des efforts pour lui permettre de revenir. On est très heureux de la présence de Sebastien Sejean car c’est un véritable relai de l’entraineur : il a une aura incroyable auprès des jeunes qui l’écoutent presque davantage que le coach. En plus il a un rôle essentiel de leader émotionnel dans le vestiaire.
FA.com : Après cette intersaison, vous avez connu un début de championnat difficile avec pas mal de blessures…
P.T. : en effet, notre début de saison a été assez difficile ; on a du jouer sans Sandino Octobre qui est notre titulaire au sol, puis on a eu les blessures de Paul Durand et Anthony Couvin… tout cela a imposé de trouver un jeu aérien plus dispersé et obligé Perez à varier les cibles. Des joueurs comme Gaetan Parhuitte en ont profité et ont montré de bonnes choses. Après au bilan sportif, on a eu quelques défaites, mais on reste pas mal placé pour les playoffs et le championnat est encore très ouvert. Et puis il faut signaler que si on a eu pas mal de blessures en attaque, Nicolas Prevost dirige une des plus grosses défenses du championnat en terme d’impact physique, de solidité et de profondeur de banc.
P.T. : C’est vrai qu’on a assisté à un début de saison « grippé » pour Perez, il a eu un peu de mal a trouver la distance et a eu quelques choix discutables. Mais c’est le rôle du collectif de le relancer, de lui redonner les clés et on voit que dernièrement cela va mieux : plus de 170 points inscrits lors des 4 derniers matchs ce qui fait une très belle moyenne. Le retour en forme d’Anthony est aussi un très bon point pour le moral de l’équipe, car s’il a été dés fois un peu critiqué cela reste un très bon joueur de foot ! Paul Durand, revient avec peu de séquelles de son poignet fracturé. Les derniers matchs nous ont permis d’engranger des retours de joueurs importants et de la confiance, maintenant pour le championnat le match contre Grenoble sera clairement un test.
FA.com : En Eurobowl vous avez fait forte impression face à Badalone, avant d’aller à Innsbruck pouvez-vous nous dire quels sont vos ambitions pour l’Eurobowl ?
P.T. : L’objectif de début de saison était le quart de final, nous y sommes mais évidement on va faire notre maximum pour passer contre Innsbruck. L’Eurobowl ce n’est pas évident : cela nous impose des conditions de déplacement et une structuration semi-pro alors que nous ne sommes que des amateurs et que nous n’avons pas les budgets que peuvent avoir les clubs allemands ou autrichiens. En plus l’ajout de matchs supplémentaire à un calendrier déjà chargé en Elite, expose le club aux blessures et nous oblige a avoir un banc de qualité pour ne pas que les joueurs enchainent trop les temps de présence sur le terrain. L’Eurobowl c’est donc une belle aventure, mais c’est beaucoup de contraintes pour un club.
FA.com : Merci beaucoup de votre franchise et à très bientôt sur les bords des terrains Elite.