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A.G. : Un point sur la LUFFA, vue des ApachesFondateur des Apaches de CPE Lyon
L'intersaison est la période des transferts, et donc nous avons souhaité vous faire rencontrer un joueur parti de l'autre côté de l'atlantique pour "entre autre" jouer au football : Alexis Girault. Le fondateur du club universitaire des Apaches de Lyon, qui est aussi coureur et DB, va en effet passer une année du côté de l'Université de North Carolina pour y effectuer des recherches. Durant son séjour il va jouer pour l'université au sein du club football (et pas des Tar Heels qui évoluent en NCAA DivI) et il nous a donc semblé interéssant de vous parler de ce parcours original. Mais avant la seconde partie de l'article sur le football à UNC, nous lui avons demandé de revenir sur son experience sur la ligue universitaire, alias LUFFA.
Un petit point sur ton passage en LUFFA : as-tu découvert ce sport à la fac?
Non j’ai découvert le football américain lors d’un séjour au Canada il y a 4 ans, à Vancouver, où j’ai pu expérimenter ce sport face à des Goliaths de 2 mètres à seulement 16 ans, qui m’en ont fait baver, mais pour le mieux ! En rentrant en France j’ai voulu jouer en universitaire, mes études en classes préparatoires ne me permettant pas de suivre le rythme d’un club, mais cela n’existait qu’en IDF avec 3 équipes. J’ai donc décidé de créer un club avec des amis de l’école, j’ai suivi en parallèle le boulot que Ugo Robert, fondateur des Phoenix de l’INP Toulouse a fait, et on a fondé les Apaches de CPE Lyon il y a 4 ans. C’est dans la même dynamique que j’ai créé la page facebook de la LUFFA, dont l’objectif était d’encourager et d’accompagner des étudiants à créer une équipe dans leur université, et à pousser la Fédération Française de Sport Universitaire à reconnaitre la pratique de notre discipline à ce niveau. La ligue existe depuis maintenant deux ans, et le 1er championnat de France a eu lieu l’an dernier, donc je pense qu’on est sur la bonne voie !
Pourquoi le foot US ? Qu'est-ce qui t'as attiré sur les terrains ?
C’est d’abord cette particularité que le football américain a, de permettre à des types de gabarits totalement différents de participer, qui m’a interpellé. Je ne jouerais probablement jamais un poste de line, et je vois mal les centres des Apaches de 130kg jouer receveur. Tu vois de quoi je veux parler : le fait que chacun ait sa place, et que tu ne puisses pas remplacer ton coéquipier, qu’il ne puisse pas te remplacer, mais que la seule façon de fonctionner c’est que tout le monde fasse son propre taff au même moment, c’est vraiment unique. Ensuite ce qui me fait rester sur un terrain c’est cette adrénaline qu’on découvre la première fois qu’on traverse tout le terrain, la première fois qu’on casse un plaquage, et à chaque fois qu’on repart sur une action : la possibilité de reprendre ses esprits, de se donner à 200%, d’exploser, et de se relever sans rien sentir malgré la puissance des impacts. Sauf parfois, quand on a pas les genoux assez costauds comme moi... 
La structure de LUFFA est récente mais progresse vite... y a-t-il une place pour le foot universitaire en France ?
Je pense réellement que le football universitaire est l’avenir du football américain français : on offre une vitrine gigantesque et dynamique à cette discipline qui manque cruellement de communication, que ce soit que les moyens techniques ne soient pas mis en places, où que la culture du soccer et du rugby empêche les clubs de se faire une place. CPE Lyon est une petite école comparée à beaucoup d’universités, pourtant les Apaches ont un effectif de 50 joueurs en fin de saison, dont beaucoup qui pensent continuer après leurs études. Je pense que les universités anglaises ou américaines, qui possèdent d’importantes structures, sont à la fois un exemple, mais aussi un tremplin, par le biais des nombreux partenariats qu’elles entretiennent avec nos universités françaises. Et puis quand on voit que le premier championnat du monde universitaire aura lieu l’an prochain, on se dit qu’il y a quelque chose derrière !
Que manque-t-il pour que cela prenne plus d'importance ?
Mettre en place une telle discipline demande de l’argent que les universités sont rares à vouloir/pouvoir accorder, ce qui implique donc une recherche de financement sérieuse et donc un projet encadré de manière sérieuse. C’est le nœud de guerre, et trop souvent des projets tombent à l’eau, car ils demandent un investissement trop important des universitaires désireux de lancer une équipe. Il est donc important que ces projets soient encadrés et soutenus, d’abord par la FFSU, qui a reconnu notre existence et nous a offert la possibilité de participer à un championnat de France, mais qui doit aussi nous accompagner dans la phase de développement des projets en devenir. Ensuite, par la FFFA, qui seule possède les infrastructures et les cadres pour la pratique du football américain français, par exemple en matière de coaching et d’arbitrage. Je pense que l’entrée de Ugo Robert à la FFFA en tant que Responsable du Développement Universitaire est un bond en avant, en espérant qu’il aura accès aux ficelles dont il a besoin !
Le renouvellement constant des équipes ne pose-t-il pas soucis ?
Absolument pas, c’est seulement une manière de fonctionner différente des clubs: une initiation pour les premières années, un développement progressif pour les années suivantes. C’est juste qu’il faut le prendre en compte, le plan prévisionnel sportif se fait sur un an, avec des joueurs plus expérimentés par année, et les plus expérimentés qui s’en vont à la fin de leurs études.
L'encadrement est-il un axe majeur de progrès pour le foot universitaire ?
En effet, et sur tous les plans, comme je l’ai précisé au-dessus : d’abord un encadrement associatif rigoureux par des étudiants, pour prendre en main le projet, des encadrements financiers par les universités et la fédération, des encadrements techniques par la FFSU et la FFFA, et des encadrements sportifs avec une réelle formation, pour permettre à l'equipe de fonctionner malgre le renouvellement permanent.