[Teaser 4th-and-goal] Juan Perez Canto"Tant qu'il y aura des motivés..."

La couv
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le 30/01/2013 à 20:39 par Thomas Deligny

Juan Perez Canto, nouvellement (re)nommé membre du CODIR de la Fédération, est une référence de l’arbitrage français. Dans le deuxième numéro de 4th&Goal, il nous parlait de son expérience d’arbitre et de sa carrière. Il aborde dans le troisième numéro l’aspect formateur du métier : les outils indispensables pour devenir un « incollable » des règles, le rôle des clubs dans la formation et les regroupements organisés par les ligues. Avec un seul leitmotiv : « On ne devient pas arbitre tout seul ! » Retrouvez ici deux extraits de ces entretiens avec Juan-Perez Canto.

Juan-Perez, comment cette vocation d’arbitre t’est-elle venue ?

J’ai été joueur au départ. Pas longtemps. Suite à une blessure, je suis devenu arbitre ARC (ARbitre Club) pour rendre service. A l’époque, il y avait des quotas établis pour chaque club, ce qui qualifiait l’équipe pour les championnats. Je suis tombé sur une super équipe d’arbitres fédéraux qui ont su me transmettre les approches et l’amour du maillot zébré. Quand il a fallu reprendre l’équipement, je ne l’ai jamais repris ! Cela fait maintenant plus de 20 ans et je ne suis pas encore décidé à ranger mon flag. Tant que je prendrai du plaisir et que je rencontrerai des personnes aussi passionnées que moi, je continuerai, ne serait-ce que pour les aider à progresser. J’ai côtoyé des arbitres venant de tous les horizons, et j’ai eu le bonheur et la chance de rencontrer mes Pères de l’arbitrage : Pierre Pagnon et Jean-Dominique Rossio. Si j’en suis arrivé là, c’est en grande partie grâce à eux : je suis toujours resté à l’écoute de leurs remarques, conseils et commentaires. Ils ont su me remettre dans le droit chemin lorsqu’il le fallait. A mes débuts, notre équipe d’arbitres - les « HasBeen » - comprenait Jean-Pierre Gassiat, Serge Monmerque, Michel Resve, et Stéphane Wephre. Différents arbitres sont venus compléter l’équipe de temps en temps mais nous formions vraiment un groupe uni, solidaire ; de vrais caractériels !

Quelle(s) qualité(s) faut-il pour être le meilleur « juge » ?

Il faut déjà avoir envie d’être arbitre ! La qualité  indispensable, c’est d’être fort mentalement. Il ne faut pas se laisser envahir par l’émotion de l’événement, par un coach qui crie, par des joueurs qui vont parler de la « condition féminine de la famille ». Il faut savoir mettre un peu de coton dans les oreilles. Pour devenir un bon arbitre, il faut connaître les règles et les mécaniques par cœur, être au bon endroit pour regarder l’essentiel et éviter de zapper une faute. Tu as la philosophie d’arbitrage et enfin la phase de jugement. Les trois premiers sont indispensables pour prendre la bonne décision ! Les joueurs sont là pour faire leur match mais nous également, d’autant que les équipes d’arbitrage sont aussi en compétition. Pour être parmi les meilleurs, il faut sans arrêt se remettre en question, ne pas croire que tout est arrivé dès que l’on atteint un certain niveau. Le plus dur n’est pas d’y arriver, mais d’y rester. Sachons rester humbles, constants et rigoureux. (...)

Quelles formations as-tu suivies pour atteindre ce niveau ?

A mes débuts, on avait les règles illustrées regroupées dans un classeur bien épais. On faisait un stage d’arbitre ARC* pendant lequel on les (re)découvrait. On présentait le livre de règles, surtout axé sur l’arbitrage à 5 et où il y avait des illustrations pour chaque phase de jeu ; cela durait un jour et demi. Venaient aussi des tests, des questions, mais les examens n’ont jamais été pris sous forme de sanction. C’est plus une façon de travailler. La sanction en aurait dissuadé beaucoup. Aucune formation n’est suffisante : tant que tu n’ouvres pas les livres de mécaniques et de règles, tu ne peux pas prétendre être un arbitre digne de ce nom. Cela doit être un travail de chaque instant, sans jamais se reposer sur les autres. Par contre, tant qu’il y aura des jeunes qui ouvriront les livres, qui te poseront des questions après s’être interrogé, cela te permettra de continuer à progresser. Après, l’expérience du terrain, fait que le niveau monte.

Quel a été le rôle du club dans ta formation ?

Au début, quand j’ai commencé, c’était le néant. Les clubs ne se sont jamais trop impliqués dans l’arbitrage. J’entends les cris de certains mais c’est la vérité : l’arbitrage n’est pas leur priorité et ils prenaient cela comme une obligation. Désormais, beaucoup de clubs sont de plus en plus moteurs ; ils font travailler leurs ARC* : tout dépend s’il y a un arbitre expérimenté dans le club et s’il est impliqué. Quand tu arbitres tout le temps, tu acquiers de l’expérience et des automatismes et ça va beaucoup plus vite. Aujourd’hui, les arbitres ne sont pas laissés livrés à eux mêmes mais… S’ils sont motivés mais seuls dans leur coin, ils ont les pires difficultés pour communiquer, même si maintenant avec internet cela est très facile. Cela dépend également de la CRA*. Si les jeunes arbitres sont dans une ligue qui travaille, qui est très motrice et organise des réunions, ça avance ! (...)

 

Retrouvez l'intégralité de ces entretiens dans les magazines 4th&Goal:

www.4thandgoal.fr

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 La NFL, comme la vie, est pleine d'idiots.  – Randy Cross, ancien linebacker des 49ers de San Francisco

En VO :  The NFL, like life, is full of idiots. 

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