Andrew Luck, l'éluFA.com Football Roadtrip 2013 - Episode 5

Andrew Luck
Andrew Luck
le 13/11/2013 à 06:36 par Thomas Savoja

Indianapolis, Indiana - Me voici arrivé à Indianapolis où je ne ferai qu’un court séjour, le temps de shooter l’équipe des Pacers, finaliste de la Conférence Est lors du dernier championnat NBA. La température a sacrément baissée et je m'installe dans un confortable hôtel avec une vue imprenable sur le Lucas Oil Stadium. Car la ville des « 500 Miles » est aussi et surtout celle des Colts et de leur jeune QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
Andrew Luck dans sa seconde saison chez les pros.

La vue depuis la fenêtre de mon hotel
La vue depuis la fenêtre de mon hotel (T.Savoja, FA.com)

Une vue imprenable

Membre de la fameuse promotion des QB de la Draft 2011 avec Robert Griffin, Russel Wilson et Ryan Tannehill Luck a eu la difficile challenge de succéder chez les Colts à un certain Peyton Manning, le QB le plus cérébral que la NFL n’ai jamais connu, sauf qu’Andrew Luck est de la trempe des grand.

Un habitant d’Indianapolis croisé à mon hôtel me confie: « Je suis un fan des Colts depuis que je suis gosse, j'ai grandi à 45 mn du centre-ville Indy. Je peux honnêtement dire que je préfère Luck à Manning, c'est vraiment un moment excitant que d'être un fan des Colts. Notre avenir n'a jamais été aussi radieux. »

Le coach des QB des Colts Clyde Christensen a relaté récemment une anecdote qui en dit long sur le bonhomme : « Je me souviens de l'année de Rookie d’Andrew la saison dernière, lors du deuxième entrainement, la défense jouait le blitzBlitz
tactique défensive où les défenseurs sont chargés d'aller sacker le QB ou de plaquer le running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
le plus tôt possible afin d'infliger une perte de terrain à l'attaque. Mais il y a un risque : la défense doit être rapide car sinon elle s'expose à une passe longue.
à fond sur lui. Vous savez, tout ces blitz exotiques qu’une défense aime répéter. Andrew sous pression a balancé quelques interceptionsInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire).
et il s’est pris une poignée de gros sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
et lorsque nous sommes sorti du terrain à la fin de la séance, Andrew m'a regardé et m'a dit: "Coach, qu'est-ce qui s'est passé?" ».

« Le lendemain, la défense a continué à blitzer. Différentes sortes de blitz, en quantité. Et les passe de Luck ont cette-fois véritablement volées : bing bing bing ! Je crois qu’il n’en a raté qu’une de toute la séance. Cela donne un bon aperçu de qui est Andrew. Vous pouvez l’avoir une fois, mais vous ne l’aurez jamais une seconde ! »

Un Leader naturel

J’apprends dans la presse locale que Luck s’est adressé récemment à l’ensemble de l’équipe en affirmant que la chose la plus importante pour lui dans le Football était la méritocratie. Je vous laisse imaginer la tête des gars dans le vestiaire : la mérito quoi ???? Il y a eu un long silence avant que Luck ne prenne quelques minutes pour expliquer son propos. Et comme l’affirme son backup Matt Hasselbeck « Si vous ne saviez pas ce que cela signifiait avant, maintenant vous le savez ». Tout devient simple avec Andrew Luck.

Mais qui est-il vraiment ? Un intello venu de Stanford ? Un vrai leader dans le vestiaire ? Un athlète au jeu dur et physique ? Un type au sang froid hors norme ? Un peu de tout cela. C’est en tous les cas une personnalité unique dans le monde du sport moderne et assurément l’un des tout meilleur QB de la ligue.

En me rencardant auprès de mes contacts locaux j’apprends qu’il habite Downtown à deux pas de mon hôtel. Mais il semble que ce ne soit pas un fêtard et qu’il préfère passer ses soirées entre amis à la maison à jouer à des jeux de stratégie. De temps en temps, il passe bien une tête dans l’un des restos ou des bars du centre ville mais c’est pour faire preuve de la normalité la plus parfaite.

Dire que ce gars a déjà à son actif cette saison face aux grosses cylindrées que sont les 49ers, les Seahawks et les Broncos … On dirait qu’il est transcendé lorsque l’enjeu monte d’un cran. C’est d’ailleurs sa marque de fabrique, ce concentré unique de calme et de détermination qui lui permet de rivaliser avec Peyton Manning dans les moments où Il faut faire preuve de caractère et de lucidité.

Pour couronner le tout Luck est un acharné de travail. C’est le premier arrivé à l’entrainement aux aurores et c’est le dernier qui quitte le stade. « J’ai joué avec Tom Brady » rapporte l’un de ses coéquipiers, « Il a la même sorte de présence que Tom. Il inspire le même type de respect dans le vestiaire, et cela seulement après sa deuxième saison chez les pros ce qui est impressionnant.».

Condoleezza Rice, ancienne de Stanford comme lui est venue dernièrement à l’entrainement des Colts et Andrew était absolument ravi de pouvoir discuter avec elle de Leadership. Les deux semblent en connaitre un rayon en la matière. Ils ont en tous les cas bien rigolé ensemble. Une autre caractéristique d’Andrew est d’ailleurs son rire si particulier qui fait que l’on a parfois du mal à savoir s’il est sérieux ou il se moque de son interlocuteur. Il faut un peu d’habitude pour le décrypter.

Fou de soccer

Ce dont il ne se cache pas c’est que c’est un fou de Soccer ! Les bouquins et le Soccer sont ses deux hobbies principaux. Matt Hassebeck reporte à ce propos dans la presse locale : « Lorsque l’on joue à l’extérieur, généralement on va diner ensemble et on prends un taxi ou une voiture de service. Parfois le chauffeur est aussi fan de soccer et je peux vous dire que c’est impressionnant de les voir discuter. Vous avez ce gars de Stanford et ce chauffeur de taxi Egyptien qui parlent de ballon rond. Je ne sais pas comment il fait pour connaitre par cœur tous les rosters ! ».

L’un des points qui revient en permanence lorsque j’évoque ici Andrew Luck c’est sa dureté à la fois physique et mentale. Pour ce qui est du mental, les chiffres parlent d’eux même puisqu’en une vingtaine de match NFL, il a déjà enregistré 9 drives victorieux en 4ème quart-temps. C’est juste vertigineux ! Pour ce qui est du physique, on connait sa propension à asséner des blocks et quelques pointures NFL se sont cassées les dents sur lui je pense notamment à Clay Matthew qui n’avait pas réussi l’an dernier à le faire tomber alors qu’il était plusieurs fois en position de le plaquer.

Un communiquant

Cerise sur le gâteau, son naturel, son humilité et sa façon de s’exprimer dans les medias sonne toujours juste. Je rapporte notamment ici l’une de ces dernières déclaration sur l’origine de son éthique de travail louée par tous :

 « Quand j'étais jeune, mon père nous a appris la valeur du travail. Il voulait que nous nous amusions, mais il voulait aussi que nous comprenions ce qu’il fallait faire pour réussir. Il a entraîné beaucoup de nos équipes lorsque nous étions enfants et pour dire vrai, nous n’étions pas très bon, mais nous avons appris ce que signifiait de travailler dur, de profiter de la vie et nos coéquipiers ».

« J'ai décliné ces principes au lycée, à la fac puis ici dans la NFL. J'aime cette équipe et ce que nous sommes en train de faire cette saison, mais je me rends compte aussi que nous n'avons pas encore réalisé quoi que ce soit. Vous devez vous prouver chaque week-end quelque chose ».

« La plus grande leçon que j'ai apprise de ma première année dans la NFL c’est que tout le monde se fiche de ce que vous avez fait la semaine dernière. Cette ligue c’est avant tout : qu’est ce que tu as fait pour moi maintenant. C'est ça la NFL. C'est aussi notre culture. Donc, vous devez continuez à travailler dur parce que c'est la plus grande vérité sur le Football ».

Vous l’aurez compris, Andrew Luck fait l’unanimité à Indy et même si il n’est pas évident de cerner ce personnage à la fois complexe et attachant, une seule chose parait évidente : il représente l’avenir de la franchise et cet avenir brille de mille feux.

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 Un bon lineman, c'est comme courir dans un mur de brique qui aurait des bras.  – Bill Pickens (DE) après un contact avec son coéquipier Jim Tyrer (ancien OL des Chiefs et Hall of Famer)

En VO :  A good lineman, It's like running into a brick wall that has arms. 

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