Un Dimanche au cœur de la "Steelers Nation"FA.com Football Roadtrip 2013 - Episode 2

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Gang Tackle
Gang Tackle
le 11/11/2013 à 04:52 par Thomas Savoja

Le ciel est bas et lourd. Un vent glacial tourbillonne sur la pelouse du Heintz Field. Un blizzard à vous glacer le sang. Un temps de saison, un temps de football à Pittsburgh, un temps à supporter les Steelers, un temps à hurler en agitant la « terrible towel ». Qu’importe que les « Black and Gold » n’aient que deux victoires au compteur cette saison, la « Steelers Nation » répond toujours présente dans les bons et les moins bons moments et j’aurais l’occasion de m’en rendre compte cette après-midi.

Au confluent des trois rivières, il m’a fallu franchir de bon matin le pont qui mène au North Shore où se trouve le stade. Les options de parking y sont multiples mais onéreuses. J’ai garé ma Crysler au Riviera Casino pour la bagatelle de 50 USD ! Si je passe une heure à la table de jeu me promet un Steward, je pourrais me faire rembourser cette somme mais je ne suis pas venu pour m’amuser comme ces milliers de fans qui tapotent déjà sur les machines à sous. Non, je ne suis pas là pour m’amuser mais bien pour voir du Football et l’un des plus exigeant de la ligue.

Steelers Nation
Steelers Nation (T.Savoja, FA.com)

A deux blocks du Casino, je m’engouffre dans les entrailles du stade pour préparer mon matériel photo. Je serai harnaché de 3 boitiers pour l’occasion afin de ne pas manquer une miette du spectacle ! Me voilà donc sur cette pelouse mythique. Plus de 60.000 fans sont présents en tribune pour acclamer leurs Steelers. Pas mal de supporters des Bills ont également fait le déplacement, rivalité oblige. Le premier gars que je croise en faisant mon tour de repérage autour du terrain est une légende vivante : Jim Kelly en personne est venu supporter ses Bills et cela me fait plaisir de croiser celui qui a mené Buffalo à 4 Super Bowls sans jamais pouvoir décrocher le Graal.

Je dois l’admettre, le stade est certainement une belle réalisation mais il manque un peu de cachet à mon gout. Je le trouve un peu trop hospitalier, voir « tape à l’œil » pour une franchise comme Pittsburgh. Qu’importe ces considérations architecturales, les deux équipes ont fait leur apparition sous les clameurs de la foule et Big Ben harangue ses coéquipiers pendant l’échauffement. On le sent très concerné ce qui semble totalement invalider les rumeurs d’avant match qui évoquait son envie d’ailleurs et la préparation d’un trade pour la fin de saison.

Malheureusement pour les fans, le premier drive des locaux se solde par une interceptionInterception
passe du QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
rattrapée par un défenseur (un adversaire).
mais les Bills n’en feront rien et les deux équipes balbutient leur football en ce début de match. Un peu trop de « VIP » trainent au bord de la sideline à mon gout. Cela complique pas mal le boulot des photographes qui doivent déjà composer avec l’omniprésence des caméras TV. Pas de Cheerleaders côté Steelers. C’est une caractéristique suffisamment rare pour être soulignée en NFL. Vous me diriez que leur présence paraitrait vraiment incongrue dans le contexte et l’état d’esprit des Steelers.

Flying Troy
Flying Troy (T.Savoja, FA.com)
La mi-temps approche et le score n’est que de 3 partout. Les défenses ont fait le métier mais surtout les attaques sont ultra-conservatrices et avouons-le assez maladroites. Remarquez, je ne m’attendais guère à du Football champagne, ce n’est pas dans les gênes des Steelers. Ici en Pennsylvanie, on n’aime pas le « flashy », on a une culture minière, industrielle qui promeut l’effort et le dur labeur d’où la prédominance du jeu défensif et du jeu au sol. L’attaque de Todd Haley a donc tenté de mettre en place son jeu de course mais le succès est mitigé malgré un bon Le’Veon Bell. En face le Rookie QB E.J. Manuel est de retour à la tête de l’attaque des Bills mais il éprouve de grosses difficultés. Est-il un peu rouillé après plusieurs semaines d’inactivité, à moins que ce ne soit le vent ou les douleurs au genou toujours présentes ? Rien de tout cela admettra t-il en fin de rencontre « Rien de tout cela, j’ai raté des choses que je n’aurais pas du raté et je dois simplement m’améliorer ».

Nous sommes la veille du « veteran day » et les organisateurs ont mis le paquet en la matière pour ce qui est des célébrations patriotiques. On exhibe un estropié de la guerre d’Afghanistan et la foule lui rend un hommage certes émouvant mais qui provoque en moi un certain malaise. Je n’ai jamais été fan des mélanges de genres et le sport est porteur de valeurs qui sont incompatibles de mon point de vue avec les mises en scènes politique. Mais la NFL est beaucoup plus qu’une organisation sportive ...

Revenons au jeu. La deuxième mi-temps sera largement à l’avantage des Steelers qui vont forcer leur destin avec une défense agressive sur le jeu de course, une interception et quelques "big plays" de Big Ben dont une passe de 24 yards pour Antonio Brown. Bilan des courses, Pittsburgh se détache pour mener 23 à 3 alors qu’il ne reste qu’une poignée de minutes. Dans le « garbage time », les Bills réussissent à marquer un TD sur une passe de Manuel mais la messe est dite. Un collègue photographe se plaint du comportement de certains fans qui chambrent agressivement les Bills en fin de rencontre. Mais ce sont des « Prix Nobel » à côté des supporters des Eagles me glisse-t-il malicieusement.

La « steelers nation » tient donc sa troisième victoire de la saison. Pittsburgh s’impose 23 à 10. Je me précipite sur le terrain pour immortaliser les accolades entre les joueurs et je tombe nez à nez avec le meilleur sackeur de la NFL. Mario Williams est un colosse. J’ai l’impression d’être un gnome tant il est athlétique et gigantesque.

Les Steelers recevront dimanche prochain les Lions et ils devront sacrément élever leur niveau de jeu s'ils veulent faire un résultat. Pour ma part je quitte la Pennsilvanie direction Columbus pour de nouvelles aventures.

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  1 2 3 4 OT Final
Pittsburgh 0 10 7 6 0 23
Buffalo 3 0 0 7 0 10
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 S'ils jouent salement, alors vous jouez salement aussi.  – Lawrence Taylor

En VO :  If they play dirty, then you play dirty. 

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