Formation : Lancement réussi pour le SEFAInterview de Gilles Puget, président du Centre d'Excellence de Football Américain

La Section d'Excellence de Football Americain
La Section d'Excellence de Football Americain
le 05/09/2013 à 21:24 par François-Noël Martin

Les lecteurs de 4th&goal ont pu découvrir dans le numéro 4 du magazine un dossier spécial sur la formation en France. En plus des Pôles et des Centres d’Entrainement Régionaux dispersés dans l’hexagone, un nouveau centre de formation a vu le jour en début d'année dernière du côté de Fontenay-sous-Bois : la Section d’Excellence de Football Américain, ou SEFA. Gilles Puget, président et instigateur de ce projet, a accepté de répondre à nos questions.

 

Bonjour Gilles. Pour commencer, pourrais-tu te présenter ?

J’ai commencé à jouer au football américain en 2001 aux Cougars de Saint-Ouen-l’Aumône, tout d’abord au poste de Defensive Tackle, puis sur la ligne offensive en tant que Centre. J’ai débuté le coaching dès 2002. J’ai ensuite rejoint en 2006 les Météores de Fontenay-sous-Bois, club dont j’ai créé la section Minimes en 2008. Puis, j’ai intégré le coaching staff des Juniors avant de passer Head Coach des Cadets ces deux dernières saisons, avec deux titres nationaux à la clé.

Comment est né le projet SEFA ?

Tout est parti du fait que le Centre d’Entrainement Régional Ile-de-France soit assez éloigné de Fontenay-sous-Bois. Plusieurs de nos Cadets s’y entrainaient, et je ne les voyais pratiquement jamais, car ils étaient à Eaubonne la semaine et occupés par leurs démarches administratives et médicales le week-end. L’idée était donc de proposer aux jeunes une nouvelle solution plus proche de chez eux, qui leur ferait ainsi économiser les frais de pension, qui aurait pour objectif de les aider à devenir des athlètes tout en les accompagnant dans leurs études. Le SEFA, Section d’Excellence de Football Américain, a donc été créé en se basant sur trois axes : accompagnement sportif, renforcement musculaire, et surtout soutien scolaire. Nous avons en plus pu bénéficier pour cette première année d’une piscine et d’un sauna pour faciliter la récupération, ainsi que des séances d’athlétisme.

Gilles Puget lors du dernier IDF Football Camp
Gilles Puget lors du dernier IDF Football Camp (LFFA)

Quel bilan tirerais-tu de cette première année de SEFA ?

Cette première saison s’est plutôt bien passée, avec beaucoup de points positifs. Et même si nous avons pu commettre quelques erreurs, cela reste toujours positif car nous apprenons de nos erreurs. J’ai eu la chance d’avoir été entouré par des personnes qui avaient la même idéologie dans ce projet, c’est à dire amener les athlètes vers l’excellence. Par exemple, le coach Arnaud Monge est un adepte de la recherche du meilleur niveau. Les jeunes ont adhéré à cette idéologie, tout en prenant soin de leur corps. Le bilan est que nous avions neuf jeunes au départ et que seulement trois ne sont pas allés au bout pour diverses raisons comme des sanctions dues à une insuffisance scolaire. Aujourd’hui, les objectifs que nous nous étions fixés ont été quasiment tous atteints, tant au niveau sportif que scolaire. Par exemple, sur le 40 yards, nous leur avions annoncé qu’en le travaillant correctement, ils gagneraient 3 dixièmes : non seulement ils ont amélioré leur temps, mais certains sont même allés beaucoup plus loin ! Nous les avons fait travaillé sur tous les tests du protocole de sélection de la Fédération. Ils seront donc prêts pour les prochaines sélections. Le côté médical a aussi été très positif puisqu’en début d’année, nos athlètes ont pu bénéficier d’un check up complet effectué par un médecin du sport avec notamment tests d’efforts et électrocardiogramme. Nous avons donc pu partir sur des bases saines. Les jeunes ont été suivis par ce médecin mais aussi par un kinésithérapeute-ostéopathe du sport de haut niveau. Notre médecin est également venu nous faire une conférence sur la commotion cérébrale, une session qui était ouverte à tous les coaching staffs de la région et qui a notamment été suivie par des membres des Météores, des Loups Blancs et des Flibustiers. Malheureusement, nous devions mettre en place des formations pour les coachs, mais cela n’a pas pu être fait à cause du calendrier surchargé en fin de saison.

Quelles ont été les relations avec les Météores ?

Dès le début, nous avons eu une volonté certaine de faire du SEFA une entité à part des Météores. Il ne faut pas qu’un jeune, quelque soit le club auquel il est licencié, ai l’impression d’assister à un énième entrainement Météores dans la semaine. Les parents paient pour que leur enfant puisse bénéficier d’un plus au niveau du football et du scolaire. Nous avions des créneaux horaires spécifiques, décalés par rapport aux entrainements des diverses sections Météores. Nous adaptions le rythme et le contenu des séances en fonction du calendrier des joueurs : un jeune qui avait joué le dimanche précédent n’allait pas faire la même chose que s’il allait jouer dans trois semaines. Nous avons pu bénéficier de l’expertise de plusieurs coachs météores, comme Jean-Philippe Dinglor qui s’occupait de la technique individuelle et Timothée Trussardi pour la Préparation Physique Générale. Nous allons très prochainement changer l’identité visuelle de la section pour nous détacher un peu de celle des Météores, notamment au niveau du logo. Je voudrais enfin préciser que le SEFA, en plus d’être ouvert aux joueurs venant de tous les clubs de la région, l’est également pour les filles.

Le SEFA également ouvert aux filles

Et avec la mairie de Fontenay-sous-Bois ?

Au départ, la mairie était un peu réticente car elle ne comprenait pas pourquoi nous voulions créer le SEFA à part de l’entité Météores. Mais une fois le but et le contenu du projet bien exposés, la ville nous a suivi et soutenu, en mettant notamment à notre disposition une salle pour le soutien scolaire et en nous aidant sur certains dossiers administratifs.

Quels sont les objectifs à court, moyen ou long terme  du SEFA ?

A court terme, nous souhaitons que nos jeunes puissent performer lors des prochaines sélections Ile-de-France. Puis, dans un certain futur, nous espérons que le SEFA devienne une section bien rôdée, et que nous puissions bénéficier de suffisamment de subventions pour pouvoir acheter notre propre matériel, mais aussi pour baisser les tarifs. Nous espérons aussi pouvoir accueillir des joueurs d’autres clubs de la région. Nous allons d’ailleurs alléger les programmes les vendredi et samedi pour qu’ils puissent s’entrainer ou jouer avec leur équipe.

Un jeune du SEFA lors d'un match des Météores
Un jeune du SEFA lors d'un match des Météores (Jean-Marc Trussardi)

Comment le SEFA se positionne-t-il par rapport à une demande de club performance ?

A l’heure d’aujourd’hui, passer « club performance » est un des objectifs du SEFA. Pour se faire, nous voulons créer au sein de l’entité un pôle formation qui pourra être profitable aux autres équipes. Nous pourrons nous appuyer sur des entraineurs expérimentés comme Jean-Philippe Dinglor, Arnaud Monge ou moi-même, mais aussi sur des coachs venant de clubs autres que les Météores qui sont intéressés par ce pôle formation.

Est-ce qu’il y aura des évolutions dans le coaching staff la saison prochaine ?

Pour cette première année, nous avons misé sur trois coachs pour la musculation, la préparation physique générale et la technique individuelle. Nous souhaitons l’année prochaine avoir en plus des coachs diplômés. Le football américain est encore une discipline jeune en France. Je pars donc du principe que des joueurs d’expérience sont aussi importants que des coachs diplômés au niveau de l’encadrement. Mais comme nous souhaitons renforcer la structure, tant du côté de l’administratif que de l’encadrement, bénéficier de l’apport d’un coach diplômé et expérimenté serait une plus-value certaine et intéressante pour nos jeunes.

Est-ce qu’il y a d’autres perspectives d’évolutions pour les années à venir ?

Oui, notamment en matière de formation de coachs, de mise en place de training camps. Nous avons d’ailleurs été approchés par des clubs étrangers qui sont intéressés par formations de coachings. Nous nous fixerons également de nouveaux objectifs, que nous nous efforcerons de réaliser à fond.

Penses tu qu’à terme, le SEFA pourra être bénéfique pour certains clubs, voire les équipes de France ?

Oui, car l’objectif premier du SEFA est de former des athlètes, et celui des équipes de France est de sélectionner les meilleurs athlètes français. Il faut aussi savoir qu’il n’y a pas de sélection pour entrer au SEFA : à l’heure d’aujourd’hui, nous n’avons pas besoin d’avoir des jeunes qui soient bons, mais des jeunes qui ont envie d’être bons. Et c’est là qu’est la différence entre un bon athlète et un très bon athlète : la volonté !

Souhaites-tu ajouter quelque chose pour terminer ?

Oui, je voudrais remercier le club des Météores et la ville de Fontenay-sous-Bois pour leur soutien, ainsi que nos partenaires N’Zone equipement et le Dôme de Vincennes pour leur aide. Merci aussi à toutes les personnes qui ont aidé à la création du SEFA. Merci aux jeunes de cette première promotion du SEFA d’avoir lancé le projet et d’y avoir adhéré. Nous avons passé avec eux une année grandiose et ils ont compris que le SEFA est bien plus que du football américain.

 

Tanguy Mougin
Tanguy Mougin (SEFA)

Tanguy Mougin : Qu’est ce que le SEFA t’a apporté ?

Au niveau du football, le SEFA m’a surtout permis de progresser au niveau musculaire et athlétique : j’ai progressé là où je voulais progresser et j’ai pu atteindre une très grande partie des objectifs que je me suis fixé en début de saison avec mes coachs. J’ai surtout aimé le fait d’avoir un programme bien spécifique et bien encadré au niveau de la préparation physique et de l’athlétisme. Avec le soutien scolaire du SEFA, j’ai pu valider mon passage en première avec une moyenne de 14. Je suis donc très content de cette première année et je pense renouveler l’expérience la saison prochaine.

 

Le SEFA en video

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 La NFL, comme la vie, est pleine d'idiots.  – Randy Cross, ancien linebacker des 49ers de San Francisco

En VO :  The NFL, like life, is full of idiots. 

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