Fevre Talharn : Le choix de la raison... et la passion du footCoureur des Spartiates d'Amiens

Fevre Talharn
Fevre Talharn
le 14/05/2013 à 23:07 par Thomas Depaepe

La saison du jeune coureur des Spartiates a été à l'image de celle de son équipe : compliquée. Mais Fevre Talharn a aussi montré de très belles choses sur les terrains et on peut penser que son retour dans l'effectif au moment du "money time" pourra faire du bien à Amiens. Faisons donc le point avec ce jeune joueur passé par le Pôle d'Amiens et qui a fait pour son futur un choix professionnel clair après avoir hésité à traverser l'Atlantique.

 

Pour commencer, peux-tu nous retracer ton parcours footballistique ?

J’ai commencé le foot aux Dockers de Nantes il y a 4 ans en tant que cadet surclassé Junior. Après un mois de pratique, j'ai été détecté pour le premier Junior Bowl durant lequel j'ai été retenu parmi les 75 joueurs qui ont été appelés 6 mois plus tard à Amiens ; pour ensuite être de nouveau appelé au stage de Juillet 2010 à Strasbourg où je participe à mon premier match international contre la Suède. C'est grâce à ce début de parcours atypique que je découvre le Haut niveau ainsi que la filière des Pôles. L’année suivante j’ai pris le chemin du Pôle d’Amiens, mais après un an je ne suis malheureusement pas retenu dans la sélection finale pour la campagne de l’équipe de France junior à Séville du fait de mon manque d’expérience encore trop important. J'ai cependant pu remporter le titre de champion de France Junior avec Amiens ce qui reste un de mes meilleurs moments de football. Lorsque je suis passé en Junior2, j’ai commencé à jouer en élite tout en continuant à jouer avec les Juniors : j’ai donc à la fois connu la défaite contre le Flash en Finale de Conférence Nord Junior et le titre en Élite face aux Black Panthers. Le lendemain de ce titre je m'envolais pour Austin avec l'équipe de France Junior dont je faisais enfin partie pour participer au championnat du monde. Et pour ce qui est de cette année, j’ai joué en parallèle les Juniors et l’Élite avec Amiens, même si je ne suis plus au Pôle.

 

En bleu
En bleu (Fevre Talharn)

Le fait d’avoir été au pôle a-t-il accéléré ta progression ?

Lorsque j’étais aux Dockers j’avais deux entraînements par semaine, et même si le staff faisait de son mieux et m'a offert une formidable formation, je remercie au passage Stan Guillet qui m'a appris à jouer au foot, malheureusement la qualité d'entraînement ne pouvait pas rivaliser avec celle rencontrée en pôle. Donc oui, le pôle permet de progresser plus vite vers le haut niveau et cela grâce à une charge d’entraînement et un staff plus développé que dans la majorité des clubs. A Amiens je m’entraîne tous les soirs depuis 3 ans et même si le rythme est difficile, à force on s’habitue… Malgré tout, ça empiète sur ta vie privée et ce n'est pas toujours évident de voir sa journée coupée de 17h à 21h, plus une journée complète -voire deux- à chaque week-end de Janvier à fin Juin quand tu enchaînes Junior et Senior.

 

Après le pôle as-tu envisagé d’aller jouer au Canada ou aux USA ?

Oui, et jusqu'à il n'y a pas si longtemps j'aurais toujours répondu oui car je suis venu au pôle avec ce but ultime en tête : une carrière universitaire aux USA. C’est un objectif très dur à atteindre mais auquel la quasi totalité des joueurs de haut niveau a déjà pensé et ça été mon élément motivateur ces trois dernières années. C’est cet objectif qui justifie de passer du temps loin de sa famille et de ses amis. Mais le plus dur pour moi n'a pas été de faire ce sacrifice mais plutôt d'arrêter de le faire. Mon choix de rentrer à Nantes pour privilégier ma carrière professionnelle après tous ces efforts pendant 3 ans a été dur, tout comme le fait de ne pas percevoir ce choix comme un échec. J'ai toujours rêvé d'une carrière universitaire mais au fur à mesure du temps, en m’apercevant de toutes les variables aléatoires que cela impliquait, je préféré ne pas prendre le risque de partir et d’entamer des démarches longues et incertaines. Je ne voulais pas faire tout ça pour au final ne pas pouvoir partir ou alors me retrouver dans un endroit que je n'aurais pas apprécié et où j'aurais été bloqué pour 5 ans. J'aurais toujours pu partir dans un Cégep au Canada et pourquoi pas viser une équipe CIS par la suite, mais ça ne correspondait pas non plus à mon ''rêve''. Plutôt que de partir et perdre 4 ou 5 années importantes de ma vie, j'ai préféré faire un choix plus raisonné et rentrer chez moi, où une formation et un travail très intéressants m'attendent. Je retourne donc dès l'an prochain jouer pour les Dockers mais un retour en D3, ou D2 qui sait, ne signifie pas du tout pour moi d’alléger ma charge d'entraînement car j'en serais incapable après tout ce temps passé sur les terrains à Amiens car c'est devenu plus une ''nécessité'' qu'autre chose.

 

La campagne d’Austin avec les Juniors reste un de tes grands moments ?

Oui c'est une expérience unique à vivre aussi bien sur le plan sportif qu'humain. Il y aurait tellement à dire ! Le meilleur pour moi est à la fois d'avoir pu être suivi par mes proches lors des matches retransmis en streaming, et d’avoir pu rencontrer toute l’équipe des cheerleaders des Longhorns après une escapade avec Dorian Marius. Nous avons profité d'un très bon tirage avec des équipes qui avaient plus ou moins notre niveau même si je regrette de ne pas avoir pu affronter les USA. J'ai eu l'occasion de profiter d'un peu de temps de jeu contre le Japon au premier match. C’est une équipe très rapide dans leurs exécutions mais pas des plus athlétiques ; ma saison en élite m'a aidé face à cette vitesse de jeux. Je garde aussi un très bon souvenir du match contre la Suède où je marque sur deux drives consécutifs. Et finalement le meilleur pour la fin, le match contre les Samoas qui reste pour le moment le meilleur match de foot auquel j'ai pu prendre part. On a joué avec l'intensité d'une finale pour nous comme pour eux, on s'est rendu coup pour coup pendant 4 quart temps de folie où tout était possible et finalement ce sont les Samoas qui l'ont emporté mais nous n'avons aucun regret sur cette rencontre. Les Samoans étaient d’ailleurs les personnes les plus amicales, avec les Canadiens, rencontrées durant le tournoi et nous avons pu passer beaucoup de temps avec eux au Wendy's étrangement… nous avons même gardé de nombreux contacts avec eux.

 

Tu viens de terminer ta carrière en Junior sur une saison un peu décevante, non ?

Mes années Juniors sont en effet terminées depuis 2 semaines avec notre défaite face aux Cougars en quart-de-finale. Cela sanctionne une année assez difficile avec pas mal de départs non compensés, un manque d’investissement, un manque d’expérience à certains niveaux, des défaites en saison contre les Gaulois et les Cougars qui nous ont fait mal. Par rapport à la saison d’il y a deux ans où on encaisse un peu moins de 20 points sur l’année, ou celle de l’an dernier où on accroche le Flash en finale Nord malgré l’absence de nos coachs, cette saison était difficile. Elle l'est devenue encore plus avec le début de la saison élite où la quasi totalité des juniors surclassés jouaient chez les seniors.

  

Fevre Talharn
Fevre Talharn (Thomas Depaepe)

Tu es maintenant à 100% avec les Seniors, mais cela fait déjà plusieurs saisons que tu es  aligné en Élite.

Dés que je suis arrivé au Pôle, je me suis entraîné avec les Seniors ; alors évidement la première année tu te fais ramasser quand tu as en face des gars comme Sébastien Sejean, Nicolas Prevost, Aurélien Sempey… d’autant plus quand tu viens du Junior à 9 ! Mais sur le long terme c’est bénéfique et on s’améliore plus vite à mon avis. Maintenant je sais que beaucoup d’équipes ont des réticences à engager leurs juniors en Élite sous prétexte, par exemple, que c’est impossible de faire les deux. Le championnat est bien organisé et on peut participer aux deux sans gros accrocs. C'est dommage surtout que je connais pas mal de juniors qui pourraient être titulaires en Elite si leurs clubs leur laissaient une chance de gagner leur place mais bon...

 

Coté Élite, tu as connu un super début de championnat… et là tu reviens de blessure dans quel état d'esprit?

Je suis en effet très content de mon début de saison, malgré quelques erreurs dont surtout un  fumbleFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
retourné en TD contre les Molosses. C'est à l’issue de la troisième journée que j’étais le plus satisfait quand je me suis retrouvé à accrocher les deux Américains de Thonon-les-Bains en terme de yards au sol mais une blessure la semaine suivante pendant un match difficile contre le Flash m'a coupé dans cet élan et m'a éloigné des terrains pour l'Eurobowl à domicile et les matchs de Nice et des Cougars. Je suis de nouveau sur pieds depuis le match contre Thonon où j'ai pu à nouveau reprendre du temps de jeux et faire quelques actions dont je ne suis pas mécontent. Il me tarde de jouer le match contre les Centaures dimanche prochain afin de repartir à nouveau sur une bonne lancée pour cette fin de saison.

 

A ton avis, que vous a-t-il manqué cette saison ?

On a fait trop de mauvais débuts de match, on a manqué de constance, il y a des défaites très courtes et des matchs compliqués comme contre les Kangs où l’on perd notre QBQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
, puis Paul Durand  et pas mal d'autres joueurs… c’est donc un ensemble. Mais le changement d’Import nous fait du bien car les deux nouveaux se sont très bien intégrés. Jesse Kirkstatter est vraiment un excellent joueur qui est important en linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
mais aussi en tant que receveur.

 

Tu es aussi salarié des Spartiates. Qu’y fais-tu ?

Je coach les sections jeunes des cadets aux juniors en passant par les minimes, j’interviens sur le développement du handi-flag lancé par Arnaud M’Boutcha et sur le flag dans les quartiers, je fais des animations découvertes… je suis sur tous les projets d’animation des Spartiates. Ce contrat a été une très bonne opportunité pour moi cette saison, j'en avais besoin et je remercie les Spartiates d'avoir cette politique du ''donnant donnant'' avec les joueurs, car au final je peux aider le club, ça me profite aussi et ça reste un travail ''étudiant'' qui me fait faire des choses dans le domaine que j'aime.

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 Au football, vous pouvez toujours estropier quelqu'un si vous le désirez.  – Lawrence Taylor

En VO :  In football, you can always maim a person if you wanted to. 

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