NFL et espérance de vieLes conclusions d'une étude officielle publiée par la NFL

Le Niosh
Le Niosh
le 11/05/2012 à 23:56 par Thomas Depaepe

De nombreux joueurs poursuivent actuellement la NFL pour faire reconnaitre les effets sanitaires liés au « travail » de footballeur, mais la NFL ne l’entends pas du tout de cette oreille et indique que le fait de jouer au football ne constitue pas un facteur de risque sanitaire ; dans sa démarche de défense, la ligue s’appuie sur un rapport de l’institution national pour la santé et la sécurité au travail (NIOSH) qui vient d’être publié et qui est sans concessions : les anciens joueurs NFL vivent plus longtemps que l’américain moyen.

Cette étude menée depuis 1993 auprès de 3.439 anciens joueurs (qui ont évolué entre 1959 et 1988) est menée par un laboratoire fédéral et a des conclusions très intéressantes dont voici les grandes lignes.

 

Le surpoids est un facteur décisif.

En 1993, le NIOSH a lancé une étude sur les joueurs NFL vétéran avec une question assez simple : est-ce que ces joueurs qui sont souvent considéré comme obèse (du fait de leur indice de masse corporel) sont susceptible de développer des pathologies cardiaques liées au surpoids ? Evidemment, l’étude a montré que l’IMC est quelque peu faussée en NFL par le fait que des joueurs ont un ratio muscle/graisse qui est bien différent de l’ « obèse moyen » et donc la question a été élargie à la durée de vie des athlètes et aux problèmes de santé rencontrés par les joueurs NFL.

Après 16 ans d’études, les conclusions sont les suivantes :

                - Les ex-joueurs NFL ont un ratio de décès bien inférieur à la moyenne américaine à âge égal. En effet, sur les 3.439 joueurs étudiés, 334 sont décédés alors que sur la population américaine (en tenant compte des critères d’âges et ethniques) on aurait dû avoir 625 décès. Les  ex-joueurs NFL décèdent donc 2 fois moins que l’américain « normal » du même âge.

                - 85 anciens joueurs sont morts d’un cancer, alors que 146 américains « normaux » seraient décédés d’un cancer. On a donc presque 2 fois moins de cancers chez les joueurs NFL que dans la population moyenne américaine au même âge.

                - Par contre, sur les joueurs qui ont un indice de masse corporel supérieur à 30 (le seuil d’obésité) ont eu deux fois plus de problèmes cardiaques que les autres. Concrètement, l’étude a montré que les hommes de ligne (offensive et défensive) sont beaucoup plus exposés que les autres à des décès précoces… mais ils restent moins exposés que les américains « moyen » avec un IMC supérieur à 30. Cela s’expliquant par le ratio muscle/graisse différent et l’hygiène de vie.

                - 41 hommes de ligne défensifs suivi par l’étude sont morts d’un problème cardiaque, dont 8 dû à une cardiomyopathie ce qui est une maladie assez rare dans la population moyenne américaine.

                - Dans l’échantillon observé, les scientifiques se sont rendu compte que les joueurs afro-américains sont 2 fois plus touchés par les problèmes cardiaques que les joueurs blancs et cela sans rapport avec le poste occupé.

Le comparatif par poste
Le comparatif par poste

Qu’en conclure ?

Que le ratio muscle/graisse est essentiel dans le fait que les anciens joueurs NFL vivent plus longtemps que la moyenne des américains du même sexe et de la même origine ethnique ; mais aussi le fait que les joueurs NFL fument beaucoup moins que la moyenne ce qui joue sur leur morbidité plus faible. En outre, les joueurs continuent l’exercice physique après leur carrière ce qui les aide à mieux vieillir.

Il est aussi à noter que si les joueurs NFL meurt moins que les américains de profil similaire, cela s’explique par un effet racial : on sait tous que l’espérance de vie des afro-américains est bien plus faible que celle des « caucasiens », or les joueurs NFL noirs ont un mode de vie assez éloigné des autres afro-américains, et cela explique en grande partie leur plus faible mortalité que celle des hommes de leur milieu socio-culturel d’origine.

Concernant le fait que les hommes de ligne défensive aient plus de problèmes de cardiomyopathie que les autres, l’étude explique que les réponses aux questionnaires sur l’usage de drogue et spécifiquement d’anabolisant est une piste de réponse (mais cela n’explique pas tout) : 9% des joueurs ont dit avoir consommé des stéroïde anabolisant durant leur carrière, contre 16,3% des hommes de ligne offensive et 14,8% des hommes de ligne défensive. A noter que c’est à la fin des années 70 que les joueurs déclarent avoir consommé le plus de stéroïde et à partir de 1980, la consommation baisse très fortement.

 

L’étude va se poursuivre, et si elle ne répond pas à toutes les questions elle a le mérite d’être très documentée sur la mortalité des ex-sportifs NFL et sortir du « serpent de mer » qui veut que les joueurs NFL meurt jeune sans que soit creusé davantage.

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 Rod Woodson a prouvé que le Président Thomas Jefferson avait tort lorsqu'il a dit que tous les hommes sont nés egaux.  – Steve Sabol (président de NFL Film)

En VO :  Rod Woodson proved Thomas Jefferson wrong when he said that all men are created equal. 

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