Les Steelers aiment les canassons

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le 23/01/2006 à 14:00 par Pierre-François Flores
Mise à jour du 20/10/2010 à 21:03
Les Pittsburgh Steelers (14-5) ont mis sur le grill les Chevaux Sauvages, une semaine seulement après les Poulains.
Les Broncos (14-4) n'ont rien pu faire pour contrarier le game plan ambitieux de leurs adversaires et s'inclinent logiquement 34 à 17.

Le Bus et tous ses partenaires continuent leur périple. Prochain arrêt Detroit, la ville hôte du 40ème Super Bowl. Partis de Pittsburgh il y a trois semaines, ils viennent d'enchaîner trois victoires à l'extérieur et sont la première équipe classée 6ème à la fin de la saison régulière à atteindre la finale.Le remake d'Indianapolis : Pittsburgh creuse l'écart

Denver n'aura que quatre fois la possession lors de la première mi-temps pour à peine 11 minutes. Mike Shanahan parie sur un attaque menée par Mike Anderson. Le running backRunning Back (RB)
Terme générique qui englobe les HB et les FBFullback (FB)
coureur puissant et polyvalent. Il joue le rôle de bloqueur, de receveur et de bulldozer balle en main. Constitue avec les halfbacks (HB), les running backs (RB).
.
doit imposer le jeu au sol pour permettre à Jake Plummer de lancer plus tranquillement. Ce plan de jeu ultra prévisible ne surprend pas Cowher malgré quelques bonnes courses de Mike Anderson en tout début de rencontre. Il est d'ailleurs étonnant que le coach des Broncos ait opté pour autant de classicisme face à une telle défense.

Après avoir calé sur leur premier drive, Denver rend la balle à son adversaire. L'attaque des Steelers rentre sur le terrain et tout le monde se pose la même question : quel game plan a été choisi par Cowher ?
La réponse a cette question ne se fait pas attendre, Ben Roethlisberger appliquant la même que contre les Colts. Au lieu de lancer Willie Parker à l'assaut de la ligne défensive, il passe tout de suite avec succès. La série couvre 62 yards mais cale, obligeant Jeff Reed à botter un field goalField Goal (FG)
coup de pied à 3 points effectué le plus souvent en 4ème tentative quand l'attaque a été bloquée. Il est joué depuis l'endroit où la dernière action c'est achevée. En cas de réussite c'est 3 points et engagement. En cas d'échec, la possession change de camp mais il y a deux possibilités : avant le snapSnap
signal de départ de l'action, quand le centre transmet la balle au QB.
, la balle était à l'intérieur des 20 yards, on replacera alors la balle sur la ligne des 20 yards ou elle était placée au-delà des 20 yards, on la replacera au même endroit.
de 47 yards : 0-3.

Denver n'a pas le temps de se remettre dans le bain que Plummer est sacké par Joey Porter. Il perd 7 yards mais surtout la possession sur un fumbleFumble
quand le porteur du ballon laisse échapper celui-ci par maladresse ou suite à un choc. Le ballon est alors à terre mais vivant et c'est la 1ère équipe qui le ramasse qui en prend la possession. Avec les interceptions, le fumble est la seconde façon de rendre le ballon à l'adversaire. Ensemble, ils constituent des Turnovers (pertes de balle). C'est souvent cette stat. qui décide de l'issue de la rencontre.
récupéré par le linebackerLinebacker (LB)
joueur de la défense polyvalent qui constitue le 2ème rideau défensive.
.

Immédiatement, Big Ben trouve son tigh end Heath Miller pour 24 yards. Les Steelers cherchent le KO d'entrée et il le cherche par les airs. Ils y arrivent par Cedrick Wilson qui captent la première passe de touchdownTouchdown (TD)
c'est l'essai qui vaut 6 points et qui peut être transformé au choix à 1 ou 2 points. Il suffit que le ballon pénètre dans la endzone. (pas besoin d'aplatir)
de la rencontre (12 yards) : 0-10, on rentre tout juste dans le deuxième quart-temps.

La réaction de locaux est timide. Profitant d'une position favorable, suite au kickoffKickoff
coup de pied d'engagement en début de mi-temps. Effectué balle à terre depuis la ligne des 30 yards de l'équipe qui engage.
de Reed directement en touche, ils remontent 55 yards en axant leur jeu sur les passes de Plummer. La défense d'Acier tient bon et oblige Denver à se contenter d'un field goal de Jason Elam (23 yards) : 3-10.

Mais comme dans l'Indiana, les Steelers ne laissent pas leurs adversaires reprendre espoir. La série suivante résume parfaitement leur domination. En 7:28, ils remontent 80 yards sur 14 jeux pour le touchdown de Jerome Bettis. Roethlisberger complète 5 passes sur 8 pour 74 yards et court pour 8 yards supplémentaires. De leur côté, les running backs ne sont sollicités qu'à quatre reprises. Le score est à présent de 3 à 17 et ce qui ont encore un doute sur la capacité de Big Ben à gérer ce genre de rencontres peuvent être rassurés.

Il reste moins de deux minutes à jouer dans cette première mi-temps. Les Broncos, qui n'ont plus qu'un temps mort, doivent passer. Mais Plummer se loupe et Ike Taylor intercepte la passe destinée à Alexander.
L'attaque des Jaunes et Noirs revient sur l'air de jeu et ne laisse pas passer l'occasion d'accroître son avance.
En 4 jeux, tous des courses, ils couvrent 38 yards et marque un touchdown par Bettis. Malheureusement pour le Bus, Hines Ward se rend coupable d'une "formation illégale" qui annule l'essai. Qu'à cela ne tienne, Big Ben permet au wide receiverWide Receiver (WR)
ceux sont les receveurs écartés. Ils sont spécialisés dans les réceptions des passes très longues. Ils sont extrêmement rapide : 40 yards en 5 sec.
de se racheter en le trouvant dans la end zoneEnd Zone
Zone d'en-but de 10 yards située de chaque côté du terrain.
pour un touchdown, cette fois-ci validé : 3-24.

L'addition est salée pour les Broncos qui n'ont réussi ni à imposer leur plan de jeu, ni à stopper celui de Steelers.
Si 21 points n'est pas un déficit insurmontable, la physionomie du match a de quoi laisser perplexe le plus grand fan de la franchise du Colorado.
Comme la semaine passée, les Steelers dominent dans tous les compartiments du jeu. Aucune ligne statistique ne penche en faveur des locaux. En plus de leurs carences offensives, ils perdent deux ballons convertis en 14 points par Pittsburgh.Le remake d'Indianapolis : Denver, un début de réveil

Mike Shanahan semble enfin avoir trouvé quelques éléments de réponse pour arrêter l'attaque de Cowher. Roethlisberger trouve moins facilement ses cibles et le duo de coureurs est limité à quelques yards.
Du côté de l'escouade offensive, le jeu de courses est déjà abandonné. Jake Plummer lance sur chaque action. Cette stratégie finit par payer en fin de 3ème quart-temps. The Snake complète 4 passes consécutivement pour 9, 32, 9 et 30 yards pour Ashley Lelie qui inscrit le premier touchdown des Broncos : 10-24.

Malheureusement pour les spectateurs de l'Invesco Field, les Hommes d'Acier n'ont pas l'intention de céder si facilement. Ils ont encore une confortable avance de 14 points et un capital confiance énorme. Big Ben reste inébranlable à l'approche de la dernière période. Grâce à un jeu équilibré de passes longues, courtes et de courses du Bus, les Steelers mangent près de 5 minutes et ajoutent 3 nouveaux points au panneau d'affichage : 10-27.Le remake d'Indianapolis : Denver, la fin des illusions

Il reste moins de 14 minutes aux Broncos pour renverser la vapeur. Charlie Adams remonte le kickoff pour 47 yards et met en excellente position son attaque. Mais, sur le premier jeu d'un drive qui apparaît déjà comme celui de la dernière chance, Jake Plummer est intercepté par le meilleur plaqueur du match, Larry Foote.

La défense des Chevaux Sauvages réussit alors un stop important obligeant Pittsburgh à punter après 3 jeux.
L'erreur de Plummer a pour "seul" effet d'avoir gaspillé 2 minutes et d'avoir fait reculer son attaque de ... 42 yards !
N'abdiquant pas, les Broncos galopent sur 85 yards en 3:47 et reviennent à 17-27 par Anderson.
Tout le Colorado y croit encore quand les Steelers sont de nouveau contraints de rendre la balle très vite sur la série suivante. Dix points en un peu plus de six minutes, on a déjà vu de plus improbables retournements de situation.
Mais une nouvelle fois, l'espoir repart aussi vite qu'il est venu. La faute au defensive end Brett Keisel qui met la main sur Plummer à deux reprises, la seconde fois pour un fumble recouvert par son coéquipier Travis Kirschke.

Le touchdown à la course de Big Ben achève des Chevaux agonisants : 17-34.Des Broncos déçus

Quand on échoue à domicile aux portes du Super Bowl, la déception est de mise. Mais Mike Shanahan comprendra vite que son équipe n'avait pas les arguments pour suprendre les Steelers. Avec seulement 28 sacksSack
plaquage du QB dernière la ligne de scrimmage (perte de terrain).
sur la saison, les Broncos n'avaient pas le profil d'une équipe tueuse de QB. Big Ben le leur a fait payer.
Offensivement, la paire de coureur n'a rien pu faire (67 yards en 14 courses). Trop vite menés, Denver a mis son destin entre les mains d'un Jake Plummer qui a montré ses limites (2 interceptionsInterception
passe du QB rattrapée par un défenseur (un adversaire).
et 2 fumbles perdus) et n'a en tous cas pas soutenu la comparaison avec son homologue de 7 saisons son cadet.Dix ans après

Dix ans après leur défaite contre les Dallas Cowboys, les Steelers de Pittsburgh retrouvent le Super Bowl. A cette époque, Neil O'Donnel avait fait preuve de fébrilité et lancé deux coûteuses interceptions.
Le 5 février prochain, Bill Cowher pourra compter sur un quarterbackQuarterback
c'est le stratège de l'équipe. Il décide des tactiques avec ses coachs. Il est chargé de transmettre la balle à ses coureurs et de distiller les passes à ses receveurs.
dans sa deuxième saison et jouant avec la maîtrise d'un vétéran. Hier, Roethlisberger a été "Big". Il complète 21 de ses 29 passes pour 275 yards et deux touchdowns, convertissant notamment 6 de ses 7 situations de troisième tentative en 1ère mi-temps. Pour couronner le tout, il inscrit même le dernier essai à la course. La production de la paire Parker-Bettis n'est que 74 yards à eux deux. Une nouvelle fois, la stratégie du brillant head coach a pris son adversaire à contre pied laissant un sentiment troublant. Cette équipe, connue et reconnue pour son jeu de course, atteint son meilleur niveau en 10 ans quand l'attaque aérienne est lachée ! Voilà de quoi inquiéter Mike Holmgren, l'entraineur des Seahawks, qui ira pour sa part à son premier Super Bowl en 7 ans.Quelle ironie !

Depuis 1994, les Steelers sont sur le devant de la scène mais sans remporter de titre. Ils ont disputé 5 finales AFC avant celle de dimanche, toutes à domicile, et n'ont gagné qu'une seule fois. Il y a deux ans, ils sont même la meilleure équipe de la NFL et meurt à Three Rivers contre les Patriots.
Bill Cowher était suspecté de ne pas pouvoir remporter the Big One et a eu droit à son lot de critiques. A ce propos, il rend hommage à son président Rooney, qui lui a maintenu sa confiance pendant 14 ans, là où d'autre l'aurait remercié depuis longtemps :
Si vous regardez notre propriétaire, M. Rooney connait le football et comprend à quel point il est dur de faire ça. Rien ne me ferait plus plaisir que de lui tendre le Vince Lombardy Trophy dans deux semaines.
Le sympathique coach a tiré les leçons du passé et fait progresser son équipe aussi bien physiquement que tactiquement au fur et à mesure de la saison.

Reste à savoir maintenant, si cette ascension va s'achever en apothéose avec une cinquième couronne pour Pittsburgh. Pour cela, je vous donne rendez-vous le 5 février à Motown pour la quarantième finale de la National Football League.
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 J'aime penser que mes plus gros hits sont à la limite de l'agression avec violence.  – Jack Tatum

En VO :  I like to believe that my best hits border on felonious assault. 

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