Flag/CM2016 "Rendre fières toutes les personnes qui nous soutiennent !Interview de Lionel Friederich, coach de l'équipe de France féminine

Lionel Friederich lors des derniers Championnats d'Europe
Lionel Friederich lors des derniers Championnats d'Europe
le 05/09/2016 à 13:57 par François-Noël Martin

L'équipe de France féminine de Flag est bien arrivée à Miami où auront lieu les Championnats du Monde à partir de jeudi. Quelques jours avant leur départ pour les Etats-Unis, le coach Lionel Friederich a accepté de répondre à nos questions.

Ces derniers mois ont été plutôt mouvementés : incertitude en début d’année quant à la participation de l’équipe de France féminine à ces mondiaux suivie d’une course aux fonds avec un crowdfunding, et enfin un changement d’organisateur à quelques semaines du coup d’envoi de la compétition. Comment as-tu vécu tout cela en coulisses ?

Ce fut une période très éprouvante et stressante. Au début du mois d'août, une rumeur nous prévenait que ces championnats du monde, qui devaient se jouer aux Bahamas, allaient être annulés ou reportés, sans qu’il n’y ait de communication officielle. La confirmation est finalement venue à trois semaines du coup d’envoi de la compétition, et on apprend que l’IFAF cherche alors des solutions pour que ce championnat se joue à Miami. Des échanges avec les nouveaux organisateurs nous ont enfin rassurés pour la tenue de ce championnat.

Il a ensuite fallu nous organiser, car tout était calé pour les Bahamas : avion, hébergement, restauration, organisation d’un stage sur place. Nous avons donc dû livrer une nouvelle bataille sur une très courte période, 5 jours. Pour d’abord récupérer les fonds engagés auprès des anciens organisateurs, mais aussi pour réorganiser notre logistique à Miami. Nous avons également dû chercher des solutions pour réajuster notre budget, les 22.500 euros que nous avions récoltés étant insuffisants pour la logistique à Miami, forcément plus coûteuse qu’aux Bahamas. Je tiens pour cela à remercier la Fédération Française de Football Américain et son Directeur Administratif et Financier Bastien El Ghouzzi qui nous ont aidés et qui ont débloqué des fonds pour palier à ce changement de lieu et d’organisateur. Un grand merci également aux entreprises Mappy, Adventori, Cheapset et Inter-énergies, ainsi qu’à tous les particuliers qui nous ont aidés, pour leur soutien depuis plusieurs mois déjà.

Lionel Friederich participera à sa douzième compétition internationale
Lionel Friederich participera à sa douzième compétition internationale (Thomas Depaepe)

Une fois la participation des françaises actée et le coaching staff confirmé, comment avez-vous procédé à la composition de l’équipe en l’absence du traditionnel stage de sélection qui marquait la fin des saisons flag jusqu’en 2014 ?

Comme l’année dernière, nous avons dû composer notre sélection à partir de nos connaissances sur les joueuses. Avec Sylvain Guyot au Sud et moi au Nord, nous avons pu assister à plusieurs tournois de nos compétitions nationales cette saison, dont les phases finales, pour observer les joueuses. Mais nous avons préféré limiter la prise de risques dans nos choix en privilégiant notamment l’expérience et la capacité à gérer la pression d’une compétition internationale, qui seront primordiales dans des matchs face à des équipes telles que les USA ou le Canada. La seule rookie que nous avons retenue, Louisa Ajayi, a été choisie pour ses aptitudes au rush et présentait le meilleur profil athlétique pour remplacer Cynthia Deuez à ce poste.

Vous n’avez pu retenir qu’un groupe de 10 joueuses cette année, contre 12 les années précédentes. La gestion et la fraîcheur de l’effectif seront forcément des difficultés à gérer durant la compétition ?

Cette année, la compétition s’étale sur 4 journées, avec au maximum 3 matchs par jour. Le fait de n’avoir sélectionné que 10 joueuses ne devrait pas donc pas être une contrainte. Les automatismes et les rotations se feront simplement. Et puis nous avons l’habitude de composer avec de tels effectifs : avant 2010, nous nous déplacions toujours avec 9 ou 10 éléments par sélection, qu’elle soit masculine ou féminine. Pour les mêmes raisons que cette année, il y avait assez peu de turnovers d’une saison à l’autre et j’avais alors proposé au Directeur Technique National de l’époque, Thierry Soler, de passer à 12 joueurs et joueuses pour faire rentrer deux rookies dans chaque collectif et leur permettre ainsi de découvrir et se familiariser avec les compétitions internationales. Nous repassons à 10 cette année, mais avec une seule rookie.

Comment le groupe s’est préparé à l'événement ?

Nous échangeons beaucoup avec les joueuses depuis quelques temps. Nous leur donnons quelques conseils et répondons à leurs questions, sur le cahier de jeux par exemple. Avec notre kiné, nous leur avons également donné quelques exercices de renforcement musculaire. Les joueuses sont impliquées et ont beaucoup travaillé de leur côté pour être prêtes le Jour J.

Nous avons également pu profiter des installations des Pendragons d’Attainville pour un petit stage avec les filles qui ont pu se déplacer durant lequel nous avons notamment pu travailler quelques jeux spécifiques. Mais ne pas pouvoir faire un vrai stage pour tester des joueuses nous manque terriblement.

Vous retrouverez lors de la phase de groupes les Etats-Unis et le Canada, les deux finalistes de la précédente édition. Deux équipes que vous commencez à bien connaître ?

Nous avons en effet étudié leurs systèmes de jeu : de gros défis physiques et techniques nous attendent ! Les Canadiennes jouent tout le temps ensemble et se connaissent donc par coeur. Les Américaines ont également une forte cohésion d’équipe puisqu’elles s'entraînent régulièrement ensemble. Nous avons étudié leurs tactiques et nous aurons des choses à leur proposer pour leur répondre sur le terrain.

Vous retrouverez peut-être les Autrichiennes lors des phases finales, votre meilleur ennemi européen et votre bourreau dans les tournois européens depuis 3 ans maintenant. Cette tendance peut-elle s’inverser lors de ces Championnats du Monde ?

J’ai bon espoir que cela s’inverse à Miami. Mais ce sera très compliqué étant donné le contexte. Elles ont beaucoup d’avance sur nous car elles jouent ensemble dans la même équipe dans le championnat autrichien. Mais la dernière fois que nous les avons battues, c’était lors du match pour la troisième place des mondiaux 2012. En 2014, nous nous sommes inclinés face à elles en quart de finale sur le dernier jeu du match que nous avions joué sans Elisa De Santis, blessée. Elles sont donc plus à notre portée en Championnat du Monde !

Enfin, quel sera votre objectif dans cette compétition ?

Rendre fières toutes les personnes qui nous soutiennent physiquement et moralement ! Et surtout prendre du plaisir à jouer et que tout se passe bien sur place.

Je voudrais pour conclure remercier tous nos partenaires, les entreprises Mappy, Cheapset, Adventori et Inter-énergies, la Ligue Ile-de-France, les clubs des Diables Rouges de Villepinte, des Pendragons d’Attainville, des Argonautes d’Aix-en-Provence et des Wildcats de Saint-Jean-de-Vedas, l’Association Francophone des Coachs Américains et tous les particuliers qui nous ont tous permis de prendre part à cette aventure, ainsi que la FFFA pour son aide et son soutien. Enfin, je souhaiterais adresser un grand coup de chapeau et un grand merci au “comité” qui s’est mobilisé dès le début de l’année 2016 sous l’impulsion de Laetitia Bianchi et Julie Gorsky pour que cette équipe de France participe à ces Championnats du Monde. Ce groupe, qui a été rejoint par Audrey Malherbe, Elisa de Santis, Stéphanie Brygoo et moi-même, s’est démené pour rassembler les fonds nécessaires et sans l’addition de toutes ces personnes, il n’y aurait pas eu de représentation française à ces Championnats du Monde de Flag 2016 !

Premiers entrainements à Miami pour l'équipe de France
Premiers entrainements à Miami pour l'équipe de France (Fédération Française de Football Américain)

 

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En VO :  I've been big ever since I was little. 

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